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La Russie veut-elle la tête de Tor ?

Sur son portail des marchés publics, la Russie a lancé un appel d'offres pour effectuer des recherches sur le réseau de protection de l'anonymat sur Internet.

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Publié le 25 juillet 2014 à 19h18, modifié le 28 juillet 2014 à 11h16

Temps de Lecture 2 min.

La page d'accueil du site de TOR.

Tout a commencé le 11 juillet dernier. Sur son portail des marchés publics, la Russie a lancé un appel d’offre pour « étudier la possibilité d’obtenir des informations techniques sur des utilisateurs et sur le réseau anonyme Tor ». A la clé, pour le citoyen russe qui y parviendrait, 3,9 millions de roubles (82 680 euros).

La première version de l'appel d'offre.

L'annonce est toujours en ligne. Mais elle a depuis été modifiée et atténuée, comme le note le site russe Хабрахабр. L’objet du marché est désormais simplement d'« effectuer des recherches ».

La deuxième version de l'appel d'offre toujours disponible sur le site du gouvernement russe.

Plusieurs médias et groupes d'activistes se sont indignés de ce qui a été perçu comme une tentative de compromettre le réseau Tor. Pour le site britannique spécialisé The Register, par exemple, « Poutine offre un gros sac de roubles à celui qui détruira un navigateur qui protège la vie privée ».

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Global Voices Online, un réseau international d'auteurs, analystes, spécialistes des médias et traducteurs, estime de son côté qu'entre « la campagne du Kremlin contre un Internet ouvert et les révélations des Etats-Unis sur l'espionnage du gouvernement, Tor est devenu de plus en plus attractif pour les utilisateurs d'Internet russes qui cherchent à éviter la censure d’État ». Global Voices Online avait remarqué que le taux de connexion à Tor depuis la Russie avait largement augmenté lors du mois d'août 2013, sans jamais vraiment retomber depuis.

Les connexions d'utilisateurs à Tor depuis la Russie.

Cependant, il semble que les dissidents politiques ne soient pas la première cible du Kremlin. Le site Global Voices a interrogé Stanislav Sharikov, le leader du Parti pirate russe, et explique :

« Ce regain d’intérêt du gouvernement russe a peut-être plus à voir avec de véritables inquiétudes policières que de la répression politique. Le contrat de 100 000 dollars (un peu plus de 80 000 euros et une somme un peu faible pour les standards de l’industrie mondiale) est offert non pas par les services secrets russes du FSB, mais par le ministère de l’Intérieur. Selon Sharikov, ce dernier est plus intéressé par le combat contre la pornographie infantile que contre les dissidents anti-Poutine. »

La Russie ne serait pas la première à essayer de casser le réseau Tor, réputé pour être le plus robuste outil de protection sur Internet. En octobre 2013, on avait ainsi appris que la NSA avait essayé, sans succès, de s'attaquer à Tor.  Au début du mois de juillet 2014, des documents publiés par la chaîne allemande Das Erste détaillaient la surveillance très poussée, et aux marges de la légalité, dont font l'objet les gestionnaires et les volontaires de ce programme, en Europe et aux Etats-Unis.

Tor est avant tout un réseau d'ordinateurs : lorsqu'un utilisateur cherche à se connecter à un site, ses données cheminent par de multiples points du réseau, chaque étape constituant une couche de chiffrement. L'avantage est double : la connexion est intraçable (on ne sait pas qui se connecte, et de quel ordinateur) et il est impossible, la plupart du temps, de voir le contenu de la discussion. Ce réseau est particulièrement utilisé par les activistes et les opposants aux régimes en place en Syrie, Iran et bien sûr en Russie.

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