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Robert Badinter : « L'antisémitisme contre la République »

« Au soir de ma vie, je retrouve, hurlés par des fanatiques, les mêmes mots que je voyais, enfant, inscrits à la craie sur les murs de mon lycée parisien, avant la guerre », écrit l'ancien garde des sceaux.

Publié le 24 juillet 2014 à 17h54, modifié le 25 juillet 2014 à 07h32 Temps de Lecture 4 min.

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L'ancien garde des sceaux Robert Badinter en février lors d'une cérémonie d'hommage aux résistants au Mont Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine).

Français juif ou juif français, comme on voudra, ces deux qualités étant indissociablement liées en moi, j'assiste avec stupeur et colère à la renaissance d'un antisémitisme proclamé en France.

C'est sur ce sujet-là que j'entends ici m'exprimer. Non sur le conflit au Proche-Orient qui oppose Palestiniens et Israéliens, depuis la création de l'Etat d'Israël par décision de l'ONU en 1948. Dans ce conflit, qui se déroule à des milliers de kilomètres de la France, notre destin national n'est pas en jeu. Mais une certaine idée de la République se trouve menacée à présent en France par les passions qu'il suscite.

La République française repose sur des principes qui fondent notre pacte national. La République est une, indivisible et laïque. Elle est composée de tous les citoyens français, égaux en droits et devoirs, quels que soient leur sexe, leur origine, leurs convictions religieuses, philosophiques, politiques. Elle n'est pas une juxtaposition, une mosaïque de communautés vivant côte à côte. Elle rassemble en une même unité la totalité de ses citoyens, sans distinction aucune. La laïcité garantit à cet égard la liberté religieuse de chaque Français, dans le respect de celle des autres.

Sur ces quatre piliers, liberté, égalité, fraternité, laïcité, repose la République française. Et chacun sait qu'il suffit qu'un des piliers cède pour que l'édifice entier puisse s'écrouler.

Or la menace est là, présente dans les cris et les violences qui ont accompagné certains défilés organisés par des associations de soutien au peuple palestinien et hostiles à Israël. Face à l'interdiction de certaines manifestations, suscitée par la menace de troubles graves à l'ordre public, on a invoqué le droit à manifester garanti par la Constitution.

GARANTIR LA PAIX CIVILE

Il s'agit là d'une liberté fondamentale dont l'importance n'est pas discutable. Encore faut-il rappeler que, comme toute liberté, celle de manifester doit s'exercer dans le cadre de l'Etat de droit. Or, en matière de liberté de manifestation, la loi prévoit que le gouvernement, dont le devoir est de garantir la paix civile, peut prendre des mesures d'interdiction si la sûreté des personnes et des biens lui paraît menacée.

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