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L’Argentine n’a plus que 48 heures pour éviter une nouvelle faillite

Les négociations à New-York avec les fonds vautours sont dans l’impasse. Buenos Aires refuse toujours un face-à-face avec ses ennemis.

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La présidente argentine Cristina Kirchner n’a plus que deux jours pour éviter que son pays ne se retrouve en défaut de paiement
Publié le 27 juil. 2014 à 16:45

A deux jours de la du 30 juillet, le risque de faillite de l’Argentine n’a jamais été aussi élevé. Les négociations avec les fonds vautours sont dans l’impasse et la course contre la montre du gouvernement argentin se poursuit afin d’éviter un défaut de paiement. Mercredi sera le dernier jour possible pour payer les détenteurs de d’obligations argentines, ou « holdins », qui ont accepté de restructurer leurs créances avec un rabais de 65% suite à la faillite argentine de 2001. Or l’Argentine n’a plus le droit de les payer, car le juge de New-York a bloqué ces versements et de payer d’abord 1,3 milliard de dollars aux fonds spécultatifs Eliott et Aurelius, ces « holdouts », qui ont racheté à bas prix leurs obligations, refusé les offres de restructurations et réclament aujourd’hui 100% de leur mise.

L’Argentine veut du temps

Ce week-end, la présidente argentine a multiplié les entretiens téléphoniques depuis son fief de Calafate, au sud de la Patagonie, avec son ministre de l’Economie Axel Kicillof et les hauts fonctionnaires du Trésor argentin rentrés de New-York. Hier soir (dimanche soir), il n’était pas sûr que la délégation argentine retourne aux Etats-Unis.

Malgré deux réunions, la semaine dernière, avec le médiateur Daniel Pollack nommé par le juge Griesa, l’Argentine refuse toujours de négocier face-à-face avec les fonds spéculatifs. « L’Argentine a besoin de temps et ce temps s’appelle «stay» », a insisté, samedi, Jorge Capitanich, chef du gouvernement, évoquant le nouveau moratoire réclamé par Buenos Aires mais toujours refusé par le juge Griesa.

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Une menace imaginaire ?

L’Argentine réclame cette suspension de l’exécution de la sentence de Griesa jusqu’en janvier 2015. A cette date, expire la fameuse clause dite « RUFO » (Rights upon futur offers). Cette clause stipule que si Buenos Aires améliore son offre vis-à-vis d’autres détenteurs d’obligations, elle doit automatiquement offrir les mêmes conditions aux détenteurs d’obligations qui ont accepté la restructuration de la dette en 2005 et 2010. Cristina Kirchner refuse donc de payer les fonds vautours jusqu’en janvier prochain, de peur que cela provoque une foule de procès à travers le monde mettant en péril toute la restructuration de la dette argentine. « Mieux vaut un typhon qu’un tsunami », c’est à dire une faillite technique plutôt qu’une vague de procédures, résume Roberto Lavagna, le très respecté ancien ministre de l’Economie. « L’Argentine doit privilégier les 93% qui ont accepté un rabais sans précédent sans hypothéquer son futur pour respecter une décision judiciaire très controversée », abonde-t-il. Pourtant, plusieurs experts juridiques estiment que la clause Rufo agitée par le gouvernement argentin est une menace imaginaire. Car s’il paie les vautours, il ne s’agirait pas d’une offre volontaire mais d’un paiement imposé par la justice.

Quoi qu’il en soit, en cas de défaut de paiement, mercredi, les fonds spéculatifs perdraient précisément leur meilleur atout pour faire plier l’Argentine : le risque de faillite. Buenos Aires parie donc sur cela pour pousser les fonds vautours à faire des concessions de dernière minute. Afin qu’ils réclament eux-mêmes, par exemple, un sursis à exécution de la décision jusqu’en janvier 2015.

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