Bercy veut s'attaquer au monopole des pharmaciens

 

Bercy veut s'attaquer au monopole des pharmaciens

    Les pharmaciens dans le collimateur. L'Inspection générale des Finances (IGF) préconise, dans un rapport sur les professions réglementées, la fin du monopole des pharmaciens sur certains médicaments, indique le quotidien Les Echos dans son édition de lundi.

    L'IGF recommande d'ouvrir à la concurrence la vente de médicaments dont la prescription est facultative (Doliprane, Spasfon, etc) et la vente de médicaments non remboursables (Nurofen, Humex, Fervex, etc), précisent Les Echos.

    Ces deux types de médicaments représentent environ 9% du chiffre d'affaires des pharmacies en moyenne, souligne le quotidien qui a eu accès à un nouveau chapitre du rapport de l'IGF qui n'a pas été rendu public.

    Un déséquilibre flagrant dans les prix

    L'Inspection générale des Finances souligne que «les prix des médicaments non remboursables ont augmenté deux fois plus vite que le coût de la vie depuis quinze ans (+3 % par an en moyenne entre 1998 et 2011)» - une hausse visant à compenser la baisse des prix des médicaments remboursables, expliquent Les Echos.

    Or, «ce rattrapage de marge est jugé parfois disproportionné par le rapport», pour lequel ouvrir la vente de certains médicaments aux supermarchés par exemple entraînerait une baisse des prix pour les consommateurs. Parmi les autres recommandations, les Echos citent la fin du numerus clausus pour les étudiants en pharmacie, l'ouverture du capital des officines à des investisseurs extérieurs et la liberté d'installation totale pour les pharmaciens.

    Casser les monopoles des professions réglementées

    Au 1er janvier 2013, les pharmaciens étaient 72 204, dont 31 074 exerçaient en libéral, selon la Cour des comptes. Les pharmaciens sont principalement rémunérés par la marge sur les médicaments mais les modes de rémunération commencent à se diversifier avec l'introduction récente d'une rémunération à la performance et d'un honoraire de dispensation.

    Les 37 professions repérées par l'IGF sont protégées soit par des barrières à l'entrée (numerus clausus), par des tarifications réglementées ou les privilèges de certains actes. Dans le secteur juridique, sont cités les huissiers, les greffiers des tribunaux de commerce et les avocats. Pour le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, ces professions «captent par leur position des revenus pour des services payés trop chers qui entament le pouvoir d'achat des ménages».

    VIDEO. Inquiétude des pharmaciens : les médicaments bientôt en supermarché ?