PSA donne des premiers signes de redressement
La branche automobile repasse dans le vert, une première depuis la mi-2011. Le titre a bondi de plus de 8 % à l’ouverture de la Bourse.
PSA semble enclencher un cercle vertueux de confiance. Après trois ans de turbulences, le numéro deux automobile européen a, enfin, annoncé de bonnes nouvelles ce mercredi, saluées par une hausse du cours de Bourse de plus de 8 % à l’ouverture. Pour la première fois depuis la mi-2011, l’activité automobile est repassée dans le vert. Le résultat opérationnel courant de la branche, indicateur scruté de près par les analystes, est très légèrement positif, à 7 millions d’euros sur le premier semestre, alors qu’ils s’attendaient à une perte de 180 millions d’euros. Il y a un an, Peugeot avait enregistré une perte de 538 millions d’euros dans sa branche automobile. « Le titre va commencer à revenir dans le radar des gestionnaires d’actifs », commentait ce mercredi un analyste de JP Morgan, cité par Bloomberg.
Autre progrès salué par les marchés : PSA a généré 1,5 milliard d’euros de cash, lors de ce semestre, marqué par d’importants bouleversements, avec l’ouverture du capital au chinois Dongfeng et l’arrivée d’un nouveau patron. « Le groupe a mis un terme à sa consommation de cash, ce qui représente évidemment un tournant dans la reconstruction de l’entreprise », a commenté Carlos Tavares, nommé il y a quatre mois. Au plus fort de la crise, en 2012, le constructeur brûlait plus de 200 millions d’euros de cash par mois – de quoi mettre en péril sa pérennité.
Forte dynamique en Chine
Cette amélioration résulte d’une réduction des investissements par rapport à 2011 et 2012, ainsi que d’une meilleure gestion du BFR (besoin en fonds de roulement), notamment d’une réduction des stocks. « Lorsque vous allez voir vos fournisseurs pour leur demander des baisses de prix, c’est plus facile à faire si le groupe est sûr d’être là dans trois ans », a commenté Carlos Tavares, alors que Peugeot vient d’être recapitalisé par Dongfeng et l’Etat français.
Sur le plan opérationnel, PSA a bénéficié d’un redressement plus marqué que prévu du marché européen et d’une dynamique toujours aussi forte en Chine. Pour le deuxième semestre consécutif, le groupe est parvenu à enrayer l’érosion de ses prix, en limitant les ventes les moins rentables (loueurs, véhicules de démonstration), quitte à céder de la part de marché. « Nous avons fait des efforts pour réduire certaines parties toxiques de notre activité », explique Carlos Tavares.
Cela dit, la route est encore longue avant que le constructeur ne puisse revenir dans le peloton de ses concurrents. D’une part, la bonne performance sur les flux de trésorerie risque de ne pas se reproduire au deuxième semestre, comme cela a été le cas l’an dernier déjà. En effet, cet indicateur subit une importante saisonnalité, compte tenu de la faible activité en juillet et août, et du fait que les dividendes, notamment ceux perçus des opérations chinoises, sont pris en compte au premier semestre. De plus, le groupe va devoir prouver que son niveau actuel d’investissements et le besoin en fonds de roulement sont bien pérennes. Et les grands chantiers du redressement ne font que commencer : endiguer les pertes en Amérique latine et en Russie, redresser les opérations en Europe, simplifier la gamme ou encore clarifier le positionnement de Citroën.