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PRIX SAKHAROV

La lauréate, Malala, appelle l'UE à se mobiliser pour le droit universel à l'éducation

Malala Yousafzai, Pakistanaise de 16 ans cible des Taliban dans son pays pour son combat pour l’éducation des filles, a reçu mardi à Strasbourg le prix Sakharov qu'elle a dédié à "tous ceux qui se battent pour les droits de l'homme".

AFP
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Enveloppée dans un sari orange, Malala Yousafzai, 16 ans, a dédié le prix Sakharov, qu'elle a reçu, mercredi 20 novembre, à Strabourg, pour son engagement pour l'éducation des filles, à tous ceux qui, comme elle, "se battent pour les droits de l’homme".

Après avoir cité Voltaire, elle a appelé la communauté internationale à relayer son message : "Je lance un appel urgent aux pays européens. Venez en aide aux pays d’Asie, au Pakistan en particulier. Notre jeunesse doit être une jeunesse éduquée, qui a un emploi", a-t-elle invectivé dans un discours d’une dizaine de minutes prononcé quasiment sans lire ses notes.
 
"57 millions d'enfants attendent notre aide, ces enfants n'ont pas besoin d'un iPad ou d'une tablette, ils ont besoin d'un livre et d'un stylo", a lancé la jeune fille, saluée par les eurodéputés debout lors d'une longue ovation.
 
"Un immense courage"
 
"Comptez sur nous pour que l'UE respecte ses engagements mondiaux en matière d'accès universel à l'éducation", a affirmé le président du Parlement européen, Martin Schulz. 
 
Il a estimé qu'elle avait "donné de l'espoir à des millions de gens", alors que "ce sont aujourd'hui plus de 125 millions d'enfants et adolescents qui sont privés d'école dans le monde, dont trois-quart sont des filles". "Le Parlement rend hommage à l'immense courage d'une héroïne, d'une survivante, d'une enfant, qui, à 15 ans, a défié le fanatisme au nom de son droit à aller à l'école", a-t-il souligné.
 
M. Schulz a également rendu hommage au père de Malala, un enseignant qui se trouvait à ses côtés à Strasbourg, pour sa "conviction profonde que filles et garçons sont égaux, qu'ils ont le même droit à l'éducation".
 
Cible des Taliban
 
En septembre 2008, Malala s'est exprimée pour la première fois en public en ces termes: "Comment les Taliban osent-ils m'ôter mon droit à l'éducation?" Après la fermeture, en janvier 2009, de toutes les écoles de filles, sous le contrôle des Taliban, la fillette a rédigé un blog pour la section ourdoue de la BBC, sous le pseudonyme de Gul Makai, une héroïne d'un conte traditionnel.
 
Dès que son identité a été révélée, sa famille a reçu des menaces, menant à une tentative d'assassinat à l'encontre de la jeune fille le 9 octobre 2012. Malala se trouvait dans son bus scolaire  lorsqu'un Taliban armé l'a touchée par balle au cou et à la tête.  

Soignée en Grande-Bretagne, elle a échappé de peu à la mort et a repris de plus belle son combat, commencé à l’âge de douze ans avec la bénédiction de son père. Installée depuis avec sa famille à Birmingham, la jeune fille affirme vouloir revenir plus tard au Pakistan pour entrer en politique, malgré les risques d'un tel engagement dans un pays où elle est toujours menacée de mort.
 
Les Taliban pakistanais ont d’ailleurs réagi à cette distinction, en relançant des menaces de mort à son encontre, alors que le mollah Fazlullah, soupçonné d'avoir commandité l'attaque contre elle, dirige depuis octobre la rébellion islamiste au Pakistan.
 
La benjamine des lauréats Sakharov
 
Benjamine des lauréats Sakharov, Malala a été accueillie dans l'hémicycle par 22 de ses prédécesseurs, venus à Strasbourg commémorer les 25 ans de cette distinction.
Nominée en octobre à l'unanimité des présidents des groupes du Parlement européen, la jeune fille - qui était parmi les favoris du Nobel de la paix - a été préférée à l'Américain Edward Snowden, auteur des révélations sur la surveillance électronique mondiale effectuée par les États-Unis.
 
Doté de 50 000 euros, le prix récompense chaque année un défenseur des droits de l'homme et de la démocratie. Son premier lauréat, en 1988, fut Nelson Mandela, alors emprisonné en Afrique du Sud. L'an dernier, il avait été décerné aux opposants iraniens Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh.

Avec dépêches (AFP/REUTERS)

 
 

 

 

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