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Selon le "New York Times", Bloomberg s’autocensure pour rester en Chine

L’agence de presse, qui est suspectée d’avoir enterré une enquête, a suspendu un journaliste.

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Publié le 19 novembre 2013 à 11h53, modifié le 19 novembre 2013 à 12h29

Temps de Lecture 2 min.

L’agence de presse, qui est suspectée d’avoir enterré une enquête, a suspendu un journaliste. En photo, une télévision diffusant la chaîne Bloomberg à Hongkong, en mai 2013.

Bloomberg News est sous le feu des critiques après avoir suspendu l'un de ses journalistes les plus compétents sur la Chine. Michael Forsythe est suspecté d'avoir alimenté un article du New York Times selon lequel l'agence de presse économique a enterré un article par crainte de voir ses correspondants expulsés de la République populaire.

Sur son compte Twitter, M. Forsythe a remercié, lundi 18 novembre, ses soutiens, confirmant implicitement avoir été mis sur la touche. Installé à Hongkong, ce reporter a notamment contribué à une enquête publiée en juin 2012 sur la fortune amassée dans l'ancienne colonie britannique par des membres de la famille de Xi Jinping, devenu depuis président.

Cette fois, ce journaliste et d'autres enquêtaient sur les relations de l'homme le plus riche de Chine, le magnat de l'immobilier Wang Jianlin, avec le milieu politique. L'article avait déjà suscité l'enthousiasme de plusieurs éditeurs, sans objection majeure, et avait été passé à la loupe par un avocat.

HAUTES EXIGENCES JOURNALISTIQUES

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Mais, selon les révélations du quotidien américain, le rédacteur en chef et cofondateur de l'agence, Matthew Winkler, aurait déclaré, le 29 octobre, lors d'un appel téléphonique à quatre journalistes à Hongkong : « Si nous publions l'article, nous serons virés de Chine. »

Bloomberg a de hautes exigences journalistiques, rappelle l'agence dans un communiqué, et soutient que les articles n'étaient pas prêts à la publication. « Suggérer qu'ils ne sont pas sortis pour une quelconque autre raison est absurde », écrit-elle. Sollicité par courrier électronique, M. Winkler, respecté dans les médias, n'a pas répondu. M. Forsythe, lui, se refuse à commenter la situation.

La crainte d'être expulsé de Chine est on ne peut plus fondée, même si plusieurs centaines de correspondants étrangers y travaillent. Le visa de la représentante d'Al-Jazeera, Melissa Chan, n'a pas été renouvelé en mai 2012, et la chaîne est sans journaliste en Chine depuis.

DILEMME

Un vétéran de la couverture du pays et de ses problèmes de droits de l'homme, l'Américain Paul Mooney, n'a pas non plus obtenu son visa début novembre, pour un emploi chez Reuters à Pékin.

Menacé, David Barboza, le correspondant du New York Times à Shanghaï, avait préféré s'exiler au Japon et aux Etats-Unis dans les semaines entourant la publication d'une enquête sur la fortune de la famille du premier ministre d'alors, Wen Jiabao. Publié à l'automne 2012, l'article a valu à M. Barboza un prix Pulitzer.

Les agences d'information économique se retrouvent, lorsqu'elles se penchent sur la corruption, face à un dilemme d'autant plus aigu que leur chiffre d'affaires dépend en partie des abonnements des acteurs financiers chinois. Selon le New York Times, Bloomberg aurait créé un « code 204 » grâce auquel les éditeurs peuvent retirer du fil de dépêches à destination de la Chine les sujets gênants.

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