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Sortir de la pauvreté : quelques chiffres et beaucoup d'idées reçues

La vie en couple, la naissance d'un enfant ou un changement de situation professionnelle peuvent être liés à une situation de pauvreté... mais pas toujours comme on croit.

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Publié le 05 août 2014 à 17h48, modifié le 18 août 2014 à 13h24

Temps de Lecture 2 min.

Alors que la Grèce vient d'afficher le plus haut taux de pauvreté de la zone euro, la France compte encore 14 % de pauvres, selon la définition de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) :

« Une personne est dite pauvre, ou en situation de pauvreté monétaire, lorsque son niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de l’ensemble de la population. »

Outre la crise économique qui n'arrange rien, plusieurs facteurs peuvent expliquer la difficulté à sortir de cette situation.

L'Insee, qui a publié son rapport annuel sur les revenus et le patrimoine de ménages en juillet, s'est penché sur le sujet, tout en reconnaissant d'emblée que « démêler les différents facteurs susceptibles de jouer sur la pauvreté monétaire et sur sa persistance nécessite de recourir à des modèles économétriques relativement sophistiqués ».

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En plus des nombreux chiffres qui sortent de cette étude, l'édition 2014 permet de remettre en cause plusieurs idées reçues sur le sujet.

Les couples mieux lotis que les célibataires

Certes, vivre en couple plutôt que d'être célibataire diminue le risque d'être pauvre (moins de 10 % des individus vivant à deux sont pauvres en 2010, contre 14,1 % pour la population totale). Mais une personne pauvre n'a pas plus de chance de sortir de la pauvreté si elle vit en couple que si elle vit seule.

Selon le secrétariat d'Etat à l'enseignement supérieur et à la recherche, 34 205 bacheliers professionnels ont, en 2014, intégré un BTS, soit 10 % de plus qu'en 2013.

Autre nuance ajoutée par l'Insee : on est moins pauvre quand on vit en couple, à condition que le conjoint avec lequel on vit ne soit pas inactif (étudiant, retraité, personne au foyer).

Un effet analogue s'observe également en fonction du diplôme du conjoint. Dans un couple, si le conjoint a le baccalauréat plutôt qu'un BEP ou un CAP, alors la probabilité d'être pauvre diminue.

Ces « chers » enfants

Les enfants rendent-ils plus pauvres ? Non, estime l'Insee : le risque d'être pauvre diminue lorsqu'une naissance a eu lieu l'année précédente. D'un côté, la naissance représente un coût supplémentaire pour le ménage (avec une augmentation du nombre d'unités de consommation du ménage de 0,3 – ce qui diminue le niveau de vie du ménage à revenus inchangés).

Mais, de l'autre, la venue d’un enfant peut s'accompagner d'une augmentation du revenu disponible, en particulier via des prestations sociales et/ou une diminution des impôts directs (impôt sur le revenu via le quotient familial et taxe d'habitation via les abattements pour personne à charge).

La venue d’un enfant a a priori plusieurs effets de sens opposés sur le risque de pauvreté.

Elle peut aussi coïncider avec un surcroît de revenus d'activité. « Le résultat fourni par le modèle suggère que l'effet revenu l'emporte », conclut l'institut.

L'avantage d'être cadre ?

Non, les cadres, lorsqu'ils tombent dans la pauvreté, n'ont pas de chance significativement plus élevée que les employés d'en sortir.

« Les cadres et les professions intermédiaires sortent certes plus vite de la pauvreté au bout d'un an que les ouvriers ou les inactifs, mais pour ceux d'entre eux qui connaissent trois ans de pauvreté d'affilée, la distinction a tendance à s'effacer », ajoute l'Insee.

Probabilité de persistance dans la pauvreté selon certaines catégories socioprofessionnelles (enregistrées l'année initiale de la pauvreté)

Au bout de cinq ans, la part des cadres et des ouvriers restés en situation de pauvreté est quasiment la même (17 % contre 18 %). En revanche, les professions intermédiaires (instituteurs, infirmières, assistantes sociales...) sortent plus facilement de l'état de pauvreté que les employés, les ouvriers et les cadres.

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