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INTERNET

Vie privée : 25 000 internautes attaquent Facebook en justice

À l’initiative d’un étudiant autrichien, 25 000 internautes du monde entier ont décidé de se joindre, mercredi, à une action collective contre Facebook, accusé de violer les règles européennes de protection de la vie privée.

Une application pour rejoindre l'action collective contre Facebook a été créée.
Une application pour rejoindre l'action collective contre Facebook a été créée. Europe-v-Facebook
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En quatre jours, il a déjà réussi à embarquer près de 25 000 internautes dans sa croisade judiciaire contre Facebook. L’Autrichien Max Schrems a annoncé, mercredi 6 août, que son recours collectif contre le géant américain des réseaux sociaux pour violation des règles sur la protection de la vie privée avait dépassé "ses attentes les plus optimistes".

Face à cet afflux, le jeune homme de 27 ans a décidé de limiter à 25 000 le nombre de personnes qui peuvent rejoindre son action devant les tribunaux autrichiens. "On devrait atteindre ce plafond mercredi après-midi", affirme-t-il à FRANCE 24. En moyenne, plus de 7 000 nouvelles personnes se sont inscrites chaque jour sur le site FBclaim pour participer à cette action collective depuis que Max Schrems a déposé sa plainte jeudi dernier.

Des centaines de Français dans le même bateau

Près de la moitié viennent d’Allemagne et d’Autriche. L’Hexagone aussi est représenté, avec 756 Français qui ont sauté dans le train de cette action collective sans précédent en Europe. En tout, la plainte est soutenue par des ressortissants d’une centaine de pays. Seuls les Américains et Canadiens ne peuvent pas en faire partie car ils sont liés à Facebook USA et non pas à Facebook Ireland, dans le collimateur de Max Schrems.

Tout ce beau monde reproche à Facebook de multiples violations des règles européennes de protection de la vie privée. Le réseau social est ainsi mis en cause pour son habitude de suivre à la trace les sites qu’un utilisateur visite, leur politique de rétention des données collectées et même sa supposée collaboration avec la NSA.

Max Schrems vise donc large. Pour autant son but n’est pas de saigner Facebook financièrement et d’empocher un gros pactole au passage. Il ne réclame que 500 euros de dommages et intérêts par co-plaignant. Au maximum, le réseau social américain devrait donc débourser 12,5 millions d’euros s'il est condamné, une bagatelle pour le groupe californien. Pour l’étudiant en droit autrichien, cette action en justice est une question de principes : il y voit un moyen de faire pression sur Facebook pour que le réseau social modifie ses pratiques.

En 2011 déjà…

Pour Max Schrems, cette plainte est un nouvel épisode de la longue bataille judiciaire qu'il livre contre Facebook. En 2011, il avait déposé 22 plaintes contre le réseau social en Irlande. Il lui reprochait, entre autre, de conserver la trace de tous les "Pokes" envoyés à des connaissances, de garder en mémoire la liste des "amis" même après qu'ils ont été effacés par l'utilisateur ou encore de mettre en place un vaste réseau de collecte des données personnelles grâce aux boutons "Like" présents sur, peu ou prou, tous les sites du Web.

Max Schrems est aussi le premier à avoir demandé et obtenu l’intégralité des données que Facebook détenait sur lui. Il s’est ainsi retrouvé, en 2011, avec un pavé impressionnant de 1 200 pages. "Il y a là dedans des informations que je n’ai jamais volontairement partagées avec Facebook, ou que j’avais effacées et qui ne devraient donc plus s’y trouver. Des agences comme la CIA ou l’ex-KGB n’ont jamais eu 1 200 pages d’informations personnelles sur autant de personnes", expliquait-il en 2011 à FRANCE 24.

Max Schrems aurait-il développé une obsession à l’égard de Facebook et ses pratiques ? Il s’en défend. "J’aurais pu faire pareil avec Google ou n’importe quel autre géant de l’Internet", assure-t-il. Son véritable objectif, à travers Facebook, est "de vérifier si les règles de protection de la vie privée en Europe sont réellement efficaces ou si elles ont été rédigées pour se donner bonne conscience, sans nous protéger réellement".

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