Deux journalistes français, Thomas Dandois, 40 ans, et Valentine Bourrat, 29 ans, ont été arrêtés en Indonésie alors qu'ils réalisaient un reportage sur les rebelles séparatistes de Papouasie pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte. Selon les autorités, les journalistes étaient entrés en Indonésie avec un visa touristique et travaillaient donc illégalement.
Thomas Danois a été arrêté jeudi 7 août dans un hôtel de la ville de Wamena (est) en compagnie de trois membres du Mouvement de la Papouasie libre (OPM), a indiqué le porte-parole de la police provinciale. Il n'a pas donné de précision sur l'arrestation de Valentine Bourrat.
Impossible de savoir pour le moment si l'objet de leur reportage est la cause de leur arrestation. Les rebelles, d'origine mélanésienne, tentent depuis des années de mettre fin au pouvoir indonésien, qu'ils accusent d'exploiter les Papous, un peuple pauvre vivant dans cette région riche en ressources naturelles.
CINQ REBELLES ABATTUS LA SEMAINE DERNIÈRE
Ce mouvement séparatiste accuse l'armée indonésienne d'entorses graves aux droits de l'homme contre les civils papous, et de corruption massive liée à la présence de grosses opérations minières et de coupes de bois illégales. Le gouvernement de Jakarta ne délivre que très rarement des visas de travail aux journalistes souhaitant se rendre dans la région.
Mais, selon le porte-parole de la police, les autorités soupçonnaient les deux journalistes français de participer à « un plan pour nourrir l'insécurité et l'instabilité en Papouasie ». Ils étaient toujours entendus par des policiers vendredi. En règle générale, les journalistes arrêtés sont ensuite expulsés.
Selon le policier, les rebelles rencontrés par les journalistes venaient des montagnes du centre de la Papouasie, dans le district de Lanny Jaya, où cinq rebelles ont été abattus la semaine dernière dans un échange de coups de feu avec des militaires. Deux policiers avaient été tués dans une embuscade plus tôt dans la semaine.
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