TUMEUR. Pourquoi les hommes sont-ils plus touchés que les femmes par les tumeurs du cerveau ? C'est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de chercheurs de l'université de Washington.
Dans leur étude publiée le 1er août dans The Journal of Clinical Investigation ils éclairent d'un jour nouveau cette "inégalité". Ainsi le rôle de la protéine du rétinoblastome (pRB) serait prépondérant. Si cette protéine a d’abord été mis en évidence dans des cancers de la rétine - d'où son nom - elle est engagée dans de nombreux autres types de cancer, dont les tumeurs cérébrales.
Le rôle d'une protéine "anti-cancer"
Elle fait partie de la famille des protéines dites "suppresseurs de tumeurs" car elle permet notamment de verrouiller le cycle de division cellulaire et d'empêcher ainsi les phénomènes de cancérisation dans l'organisme.
Or, les chercheurs se sont aperçus que pRB était beaucoup moins active dans les cellules du cerveau des hommes que dans celles du cerveau des femmes.
Leurs travaux se sont en fait concentrés sur des tumeurs de type glioblastome, la tumeur du cerveau la plus fréquente - elle représente 20% de l’ensemble des tumeurs du cerveau - et la plus agressive. Les hommes sont en effet deux fois plus touchés que les femmes par ces glioblastomes.
Pour leur démonstration, ils ont utilisé un modèle cellulaire de glioblastome qui, exposé à des facteurs de croissance, est devenu plus rapidement cancéreux chez les hommes.
Ainsi, les chercheurs expliquent non seulement la différence entre le nombre de tumeurs constatées chez les hommes et chez les femmes. Mais ils permettent également de mieux comprendre pourquoi les femmes touchées par un glioblastome ont tendance à mieux répondre aux traitements administrés.