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Frondes locales au PS autour des têtes de liste aux européennes

Dans l'Ouest et le Sud-Ouest, les choix de la direction passent mal. Les militants votent jeudi 21 novembre.

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Publié le 21 novembre 2013 à 12h35, modifié le 17 février 2014 à 18h21

Temps de Lecture 3 min.

Entre eux, rue de Solférino, ils les appellent leurs « bonnets rouges ». Jeudi 21 novembre, les militants socialistes doivent voter pour valider les listes de candidats pour les élections européennes présentées samedi par la direction du PS. D'ordinaire, à cette occasion, il est peu fréquent que la base militante conteste les visées de Paris. Mais cette fois, la consultation pourrait mal tourner dans quelques fédérations, à commencer par celles de la circonscription du Grand-Ouest.

Dans un communiqué rendu public mercredi, dix parlementaires socialistes du Finistère ont en effet fait savoir qu'ils « refuseront d'adopter la proposition de liste ». Parmi les signataires figurent notamment les députés Jean-Jacques Urvoas, Gwenegan Bui et Patricia Adam, et les sénateurs François Marc ou Maryvonne Blondin.

Ces insurgés bretons dénoncent « une liste dépourvue de cohérence géographique » et ne digèrent toujours pas le choix du conseil national du PS d'en confier la deuxième place à Emmanuel Maurel, leader de l'aile gauche du parti et élu régional… francilien. Une décision qui relève, selon eux, d'une « pratique éculée et contre-productive électoralement : celle du parachutage ».

Si le vote militant semble acquis dans les fédérations des Pays de la Loire et de Poitou-Charentes, le blocage finistérien pourrait faire s'écrouler l'édifice général du Grand-Ouest. « On est dans l'irrationnel, les élus bretons sont dans un discours purement identitaire et régionaliste alors qu'ils ont déjà obtenu la tête de liste Isabelle Thomas, élue bretonne et députée européenne] », se désole un membre de la direction du PS.

Les démêlés pourraient ne pas concerner que cette circonscription. Dans le Sud-Ouest aussi, les tensions sont grandes. Pis, le risque y existe d'une non-organisation du vote. Les fédérations du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne, de Dordogne ou des Landes pourraient boycotter le scrutin, très remontées contre le choix de confier la tête de la liste à un membre du Parti radical de gauche dont le nom n'est pas encore connu.

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« ECLATEMENT DES TERRITOIRES »

Il était pourtant entendu qu'Eric Andrieu, l'eurodéputé sortant, en soit le titulaire, mais, dans la nuit de vendredi 15 à samedi 16 novembre, les négociations à Solférino ont débouché sans prévenir sur la surprise PRG. « Nous demander de valider une liste sans connaître l'identité de sa tête de liste, c'est du jamais-vu », n'en revient pas Matthias Fekl, député et premier fédéral du Lot-et-Garonne, en butte avec les instances nationales du PS.

Devant cette menace d'implosion, la direction du PS a fait machine arrière jeudi après-midi. Dans un courrier adressé aux premiers secrétaires fédéraux de la circonscription, les secrétaires nationaux aux élections et aux fédérations, Christophe Borgel et Alain Fontanel, indiquent que Solférino a décidé de "suspendre le vote".

Enfin, la situation est également en train de se tendre dans la circonscription du Sud-Est, les premiers secrétaires fédéraux de la région PACA se plaignant d'être sous-représentés sur la liste conduite par le ministre de l'éducation Vincent Peillon. Leur premier candidat "local" n'arrive qu'en cinquième position, donc non éligible sur la liste.

Ces troubles locaux, même limités, tombent mal pour le PS alors que la récente offensive fiscale du premier ministre a ressoudé la majorité et calmé les critiques internes. Ils témoignent à leur manière d'une crise du pouvoir central socialiste au profit des féodalités régionales. « On avait déjà l'éclatement des sensibilités dans le parti, vient s'y ajouter celui des territoires », soupire un poids lourd du PS.

Ils sont surtout la preuve du caractère abscons du mode de scrutin européen, organisé autour de huit circonscriptions inter-régionales sans ancrage géographique et politique réel. En cas de rejet d'une liste par les militants, la procédure socialiste prévoit que le dernier mot soit laissé au bureau national et à la commission électorale du parti. Sans nouveau vote.

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