En mars 2012, le FBI faisait irruption dans l'appartement de Jeremy Hammond. Quelques heures plus tard, ce pirate informatique proche des Anonymous alors âgé de 27 ans reconnaissait être l'auteur de plusieurs importantes attaques informatiques.
Il a fallu des mois au FBI pour retrouver la trace de M. Hammond sur Internet. Dans une longue enquête publiée le 10 août décrivant sa traque et son interpellation, le site The Kernel donne de rares détails sur les méthodes et les capacités employés par le FBI pour retrouver un suspect sur Internet.
Tout commence par « sup_g », pseudonyme d'un individu responsable de l'attaque en décembre 2011 contre Stratfor, une entreprise de renseignement américaine, et à ce titre recherché par la justice.
Quatre pseudonymes et trois anecdotes
Au fil du temps et avec l'aide de Sabu, autre hacker qui a collaboré avec le FBI, les agents fédéraux parviennent à trouver des liens entre les différents pseudonymes utilisés par M. Hammond sur Internet : il s'y surnomme « sup_g », mais aussi « yohoho », « POW » ou « Anarchaos ».
Retrouver sa véritable identité aurait été impossible pour les enquêteurs si le pirate n'avait pas, sous plusieurs de ces pseudos, dévoilé imprudemment trois anecdotes qui le lient à son identité civile. Il confie ainsi lors de ses discussions qu'il est « freegan », qu'il s'est fait interpeller lors d'une manifestation en marge de la convention républicaine de 2004 et qu'il a passé du temps en prison.
Il n'en faut pas plus pour que le FBI identifie Jeremy Hammond et obtienne un mandat pour intervenir dans son appartement. Et comme il l'explique au journaliste venu lui rendre visite en prison :
« Une fois qu'ils avaient le mandat, ils avaient mon disque dur. Et même s'il était chiffré, je savais que c'était fini. »
M. Hammond a été condamné à dix ans de prison pour avoir violé le Computer Fraud and Abuse Act. Sa date de sortie est prévue la veille de Noël, le 24 décembre 2020.
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