Déficit : Cambadélis veut revoir l'objectif des 3%
Dans un entretien aux Echos à paraître jeudi, le premier secrétaire du Parti socialiste juge "inévitable" d'abandonner l'objectif d'un déficit public de 3% du PIB en 2015, comme le prévoit l'exécutif. "Il y a un changement majeur : c'est la déflation", estime Jean-Christophe Cambadélis après les chiffres publiés par l'Insee mercredi.
Est-ce un point de désaccord avec le gouvernement ou une manière de lui préparer le terrain? Jean-Christophe Cambadélis lève en tout cas un tabou dans un entretien aux Echos à paraître jeudi : il juge "inévitable" l'abandon de l'objectif d'un déficit public de 3% du PIB en 2015, comme le prévoit le gouvernement.
Si le premier secrétaire du PS se montrait déjà critique sur les critères de Maastricht pendant la campagne des élections européennes, il estime qu'"aujourd'hui, il y a une nouvelle situation". Selon lui, la baisse sur un mois des prix à la consommation révélée mercredi par l'Insee renforce la crainte d'une déflation, déjà évoquée depuis plusieurs jours par le gouvernement . "Il faut en tenir en compte", déclare le patron des socialistes.
"Il y a danger avec le fléchissement des prix ce mois-ci en France, leur niveau historiquement bas en Europe, une croissance anémique, une demande faible, un euro fort. Nous sommes en situation de pré-déflation si ce n'est de déflation", détaille-t-il encore. Et d'en appeler "immédiatement à un débat public national sur ce sujet". Selon lui, "il ne faut pas demander la permission" au gouvernement allemand. "Ce ne serait pas du niveau de la France. Il faut provoquer le débat" en raison de ce "changement majeur".
"La France fait du surplace"
Jean-Christophe Cambadélis fait le même constat que François Hollande, qui a récemment réclamé - en vain - un "soutien plus ferme" de l'Allemagne en faveur de la croissance européenne. "Beaucoup de pays font des efforts. Mais la spirale de l'austérité qui les a conduits à la récession produit de nouveaux effets, ceux de la déflation. Nos amis allemands devraient se rendre compte que leur investissement est plus que léger et que leur croissance est particulièrement faible. Dans ces conditions, ils ont des mesures à prendre, comme nous, pour relancer la zone euro", plaide le numéro un du PS.
Le responsable estime en outre que "la France fait du surplace, malgré ses réformes et le prix électoral faramineux que nous avons dû payer. Elles lui permettent de se maintenir, mais pas de progresser. Or endiguer la crise, ce n'est pas la surmonter", prévient-il.
Le socialiste n'a en tout cas pas attendu la publication jeudi des chiffres de l'Insee sur la croissance, qui annoncent une quasi-stagnation du PIB au deuxième trimestre. La nouvelle pourrait définitivement doucher les espoirs du gouvernement, qui ont calculé le Budget 2014 avec une prévision de croissance de 1%. Avec un chiffre plus bas et une inflation en berne, il sera impossible ou presque de ramener le déficit public à 3,8% cette année puis 3,0% l'an prochain, contre 4,3% en 2013.
Source: leJDD.fr
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