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Irak

Irak: interrogations autour de l'évacuation des Yézidis du mont Sinjar

La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par la situation des Yézidis. Cette petite communauté a été poussée à l'exil par l'avancée des combattants de l'Etat islamique. Des dizaines de milliers de Yézidis ont fui vers les montagnes du Sinjar, dans le nord, et seraient menacés par l’épuisement. Mais selon le Pentagone, qui a envoyé des conseillers dans la zone, la situation semble moins critique que prévu.

Des Yézidis trouvent refuge à Dohuk, dans le nord de l'Irak, le 7 août 2014, après avoir fui les violences de Sinjar, pris d'assaut par l'EI.
Des Yézidis trouvent refuge à Dohuk, dans le nord de l'Irak, le 7 août 2014, après avoir fui les violences de Sinjar, pris d'assaut par l'EI. REUTERS/Ari Jalal
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Selon l’ONU 30 000 Yézidis seraient toujours bloqués dans les montagnes du Sinjar. Ils sont encerclés par les jihadistes. Sans vivres ni abri, ces familles sont très vulnérables et les vivres parachutés par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis s'épuisent rapidement. Pour les organisations humanitaires il est très difficile d'accéder à cette zone à cause de la violence des combats. 35 000 Yézidis ont quand même réussi à s'enfuir. Elles ont rejoint Dohuk, au Kurdistan autonome.

« Ceux qui ont réussi à rejoindre la ville de Dohuk vivent dans des écoles, là bien sûr on peut leur distribuer des secours, mais il y en a d'autres qui vivent dans des édifices, des mosquées, enfin un peu partout, explique Christiane Berthiaume, porte-parole de l'Organisation Internationale pour les migrations à Genève. Ce n’est pas une région qui a les infrastructures nécessaires pour recevoir un tel nombre de personnes déplacées dans un temps aussi court. Ce qu'il faut faire c'est les installer dans des endroits sûrs mais surtout, il faut que les combats s'arrêtent, il faut qu'on trouve une solution. L'aide humanitaire ne peut être qu'un pansement. Ce ne sera pas la solution au problème. »

Pour Eliane Nabaa, porte-parole de l'ONU pour l'Irak, l'évacuation est également une solution d'urgence incontournable, et l'ONU est « en train d’étudier avec d'autres partenaires internationaux et locaux la possibilité d'ouvrir un corridor humanitaire afin d’évacuer ces gens. »

Une évacuation « nettement moins probable » (Pentagone)

Les Etats-Unis ont envoyé une mission d'évaluation. Mercredi, sur les 130 conseillers américains envoyés à Erbil, une vingtaine sont allés évaluer la situation des Yézidis dans les monts Sinjar, rapportent nos envoyés spéciaux à Erbil, Aabla Jounaïdi et Boris Vichith.

Partis de l'aéroport d'Erbil à bord de deux avions Osprey capables d'atterrir à la verticale, ils sont allés à la rencontre de la population yézidie qui avait fui après la prise de leur ville par l'Etat islamique il y a dix jours.

Les Américains ont estimé que la population était « dans de meilleures conditions qu'attendu précédemment ». Il faut dire que les largages par les Etats-Unis notamment d'eau et de vivres se sont multipliés ces derniers jours.

Toujours selon le Pentagone, les Yézidis seraient moins nombreux que prévu : beaucoup de familles ont réussi à fuir la montagne en passant par la Syrie pour revenir au Kurdistan irakien grâce à l'aide des combattants kurdes qui assuraient le passage. « L'équipe a établi qu'il y a beaucoup moins de Yézidis sur le mont Sinjar que ce que l'on craignait », précise Washington dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le Pentagone estime désormais que leur évacuation, un temps envisagée par l’administration Obama, est désormais « nettement moins probable ».

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