Le crash aérien en Ukraine fait trembler les marchés mondiaux

En période de déflation, les prêteurs n'ont pas besoin d'augmenter les taux d'intérêt pour se couvrir...

afp.com/Spencer Platt

C'est la menace qui plane au-dessus de notre pays et qui donne des sueurs froides à l'exécutif. Pour l'heure, cependant, ni la perte du AAA en 2012 ni les révisions à la baisse de la croissance française n'ont eu de véritable impact sur le financement de notre dette. Explication : la politique expansionniste menée par la Banque centrale américaine, la Fed, fait affluer les liquidités dans le système financier. Des liquidités qui doivent bien s'investir quelque part.

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Or, aujourd'hui, la dette française demeure, malgré tout, parmi les plus sûres au monde. Par ailleurs, dans une logique de déflation, même larvée, la baisse des prix fait que les prêteurs n'ont pas besoin d'exiger des taux d'intérêt élevés. Comme le disait Keynes, si l'inflation signifie l'euthanasie des rentiers, la déflation, au contraire, est une aubaine pour les prêteurs. Du coup, ils n'ont pas besoin d'augmenter les taux d'intérêt pour se couvrir...

Cette logique pourrait bien cependant, là encore, avoir ses limites. Pour l'heure, les marchés ne croient plus à une explosion de la zone euro et jugent que les situations des pays qui la composent demeurent sous contrôle. Surtout, ils ont une foi absolue dans le fait que la BCE, en cas de problème, fera "tout ce qu'il faut", comme l'a dit son président, Mario Draghi, pour remettre à flot le navire européen. Mais un véritable décrochage de la croissance en zone euro pourrait ébranler à nouveau ces certitudes.

"A minima, concernant la France, on peut s'attendre, compte tenu des mauvais chiffres récents, à un commencement de remontée des taux", estime Natacha Valla. Reste à savoir quelle sera l'ampleur de cette hausse. "Les marchés nous jugeront avant tout sur la crédibilité des politiques menées pour sortir de ce mauvais pas", tranche Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank.

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