«Je veux cesser de m'arracher les cheveux pour organiser chaque déplacement.» «Je veux pouvoir aller à la pharmacie de mon quartier.» «Je veux accéder à la plage comme tout le monde.» Ils ont tous les âges, ce sont des enfants, des jeunes, des actifs, des retraités. La plupart sont en fauteuil roulant, tous sont porteurs d'un handicap et souffrent au quotidien du manque d'accessibilité des lieux publics et des transports. Ils posent avec une feuille ou une petite ardoise sur les genoux. Certains avec le sourire, d'autres non, trop en colère.
L'initiative a été lancée par le collectif de citoyens «Non au report», créé via Facebook au printemps dernier pour tempêter contre le gouvernement qui a décidé d'accorder de nouveaux délais pour l'accessibilité des établissements accueillant du public. La loi de 2005 avait donné dix ans aux commerces, cabinets médicaux, services publics et entreprises de transport pour faire les travaux nécessaires, et devenir accessibles à tous. Mais «à six mois de l'échéance, environ 330 000 établissements sont aux normes, sur plus d'un million», déclarait la secrétaire d'Etat Ségolène Neuville mi-juillet, dans les colonnes d