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Billet de blog 25 août 2014

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Hollande-Valls : dernier tango à Paris

Le roi est nu... et le petit prince bien désarmé. La charge d'Arnaud Montebourg, qui traduit les aspirations de l'ensemble de la gauche, a fini de lever le voile sur cette présidence socialiste qui ne s'assume pas. A force de tergiverser, le pédalo a fini par chavirer et François Hollande et Manuel Valls se retrouvent seuls. Sans cap ni majorité pour diriger la France.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le roi est nu... et le petit prince bien désarmé. La charge d'Arnaud Montebourg, qui traduit les aspirations de l'ensemble de la gauche, a fini de lever le voile sur cette présidence socialiste qui ne s'assume pas. A force de tergiverser, le pédalo a fini par chavirer et François Hollande et Manuel Valls se retrouvent seuls. Sans cap ni majorité pour diriger la France.

Nous aurons droit dans les heures à venir à la formation d'un gouvernement Vall 2 dont on connait peu ou prou la composition dans la mesure où il semble clair que les ministres voulant rester devront prêter allégeance à Manuel Valls et à sa ligne socio-libérale. Un remaniement qui ressemble à la dernière cartouche tirée en l'air pour François Hollande, dont la présidence aura été pavée de renoncements et de trahisons.

Oublié l'ennemi de la Finance, le président de la République et son premier ministre sont sagement devenus les toutous de la droite allemande et de sa maitresse Angela Merkel. Tant pis pour les Français exsangues après 5 ans de Sarkozy et 10 ans de droite dure. Leur voeu de changement est passé à la trappe et tout indique que Hollande mourra avec ses idées (ou plutôt celles qu'il a emprunté à l'UMP).

La vraie question qui se pose aujourd'hui est de savoir si la majorité parlementaire de gauche va accepter de se joindre au couple exécutif dans ce qui ressemble à s'y méprendre à un suicide politique en bonne et due forme. Que la sortie d'Arnaud Montebourg soit emprunte de cynisme ou pas n'est finalement qu'anecdotique. Lui au moins à compris que la voie choisie (et qu'il assumait tant bien que mal jusqu'à présent) menait dans le mur économiquement, socialement et politiquement.

Et la majorité socialiste semble le comprendre de mieux en mieux. Au point de ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement qui n'a même plus la pudeur de se cacher derrière les faux-semblants pour mener sa politique libérale ? On peut rêver, mais il y a fort à parier que les réflexes militaires prendront le dessus. A fortiori si Manuel Valls parvient à débaucher quelques écologistes ambitieux...

Mais que se passera-t-il dans six mois, peut-être moins ? Aux premiers chaos à venir (un mouvement social par exemple), la majorité va se disloquer en un rien de temps et il ne restera plus que deux options à François Hollande. La dissolution ou la démission. Connaissant le personnage, il y a fort à parier qu'il choisisse la première option.

Et on pourrait avoir la situation cocasse d'un président en cohabitation avec un gouvernement de gauche, mené par Arnaud Montebourg et auquel participeraient pêle-mêle Cécile Duflot, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon... On peut toujours rêver, mais tout laisse à penser que le remaniement de demain va voir se poursuivre le cauchemar dans lequel on est empêtré depuis deux ans.

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