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L'Etat islamique accusé de "nettoyage ethnique et religieux" par l'ONU

Une manifestation contre l'Etat islamique (EI) en Irak et en soutien aux populations irakiennes persécutées par l'EI, le 23 août 2014 à l'ONU.

Une manifestation contre l'Etat islamique (EI) en Irak et en soutien aux populations irakiennes persécutées par l'EI, le 23 août 2014 à l'ONU. - Fred Dufour - AFP

La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a affirmé, ce lundi 25 août, que l'Etat islamique menait "impitoyablement un nettoyage ethnique et religieux" en Irak, dans les régions contrôlées par les jihadistes.

Les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI) mènent un "nettoyage ethnique et religieux" en Irak, a jugé ce lundi 25 août la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay. 

"De graves et horribles violations des droits de l'Homme sont commises chaque jour par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et des groupes armés associés", a déclaré Navi Pillay dans un communiqué, dénonçant des persécutions qui "pourraient constituer des crimes contre l'humanité". 

"Ils ciblent systématiquement les hommes, femmes et enfants en fonction de leur appartenance ethnique, religieuse ou sectaire et mènent impitoyablement un nettoyage ethnique et religieux dans les régions sous leur contrôle", a poursuivi la Haut-Commissaire.

"J'exhorte la communauté internationale à s'assurer que les auteurs de ces crimes odieux ne restent pas impunis", a ajouté Navi Pillay. 

Esclavage, enlèvements, crimes ciblés 

La Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a également dénoncé les différentes persécutions perpétrées par les jihadistes, particulièrement contre les chrétiens et yézidis d'Irak. Outre le nettoyage ethnique, Navi Pillay a clairement évoqué les enlèvements et sévices sexuels, les conversions forcées et l'esclavage menés par les combattants jihadistes en Irak. 

Selon elle, des centaines de Yézidis - une minorité religieuse irakienne - auraient été tués dans la province de Ninive, et plus de 2.500 auraient été enlevés. Ils ont été convertis de force à l'islam. "Selon des témoins, les hommes qui ont refusé de se convertir ont été exécutés, tandis que les femmes et leurs enfants ont été réduits en esclavage (...) ou menacés d'être vendus", a expliqué le Haut-Commissariat.

Crainte d'un massacre imminent 

L'ONU s'inquiète également du sort des habitants de Sinjar, dans le nord de l'Irak, "en grave danger" alors qu'ils sont toujours assiégés par les jihadistes de l'Etat islamique. "Des membres du personnel de l'ONU en Irak ont reçu des appels téléphoniques des civils assiégés qui vivent dans des conditions épouvantables, avec peu ou pas d'accès à de l'aide humanitaire", a averti Navi Pillay. 

La Haut-Commissaire a également évoqué "des craintes quant à un massacre imminent" au sein de la communauté des Turcomans chiites, assiégées par les jihadistes et autres groupes armés depuis le 15 juin. Au moins 13.000 personnes, dont 10.000 femmes et enfants, seraient actuellement prises au piège. 

V.P. avec AFP