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Économie

Le fabuleux destin des énarques de la promotion "Macron"

Les ex-camarades à l'ENA du nouveau ministre de l'Economie trustent les plus beaux postes dans les cabinets ministériels et quelques grandes entreprises.
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La promotion Senghor de l'Ena, en 2004. Entouré de rouge, Emmanuel Macron.
La promotion Senghor de l'Ena, en 2004. Entouré de rouge, Emmanuel Macron.
DR/via VanityFair

Pour la première fois depuis qu’ils ont quitté l’Ecole nationale d’administration (ENA), tous les brillants trentenaires de la promotion Léopold Sédar Senghor se sont retrouvés, en juin dernier, sur une péniche pour souffler les dix bougies. Depuis les "Voltaire" dont font partie François Hollande mais aussi Ségolène Royal, jamais une promo n’a autant fait parler d’elle, trustant les postes prestigieux dans les cabinets ministériels et les grands groupes privés, comme Kering, Axa ou Rothschild.

"L’effet réseau n’a pas tant pesé que cela sur les nominations, car nous sommes moins installés que les Voltaire", nuance l’un d’eux. La promo a été portée par son fort engagement politique et par des éléments au-dessus du lot. En tête de gondole figure bien sûr Emmanuel Macron, qui vient se voir nommer ministre de l’Economie, de l'Industrie et du Numérique à seulement 36 ans après deux ans passés à l’Elysée comme secrétaire général adjoint. Parmi ses proches, Gaspard Gantzer, ex-conseiller presse de Laurent Fabius, devenu, cette année, le conseiller communication  de François Hollande, et Mathias Vicherat, directeur de cabinet d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, un autre pilier des réseaux de gauche. A Strasbourg, ils formaient la confrérie du Grand Buffalo, qui avait l’habitude de s’encanailler à L’Académie de la bière, un bar du centre-ville.

Une promo bénie sous Sarkozy aussi

Au gouvernement, avant le remaniement, on recensait déjà pas moins de quatorze "Sédar Senghor". Quatre étaient dircabs, dont Boris Vallaud chez l’ex-ministre Arnaud Montebourg et son grand ami Etienne Grass qui officiait pour… son épouse, Najat Vallaud-Belkacem ; à elle seule, la nouvelle ministre de l’Education a recruté trois "camarades". Sous Nicolas Sarkozy, les cabinets comptaient presque autant de membres de cette promo bénie. Certains se sont reconvertis dans la finance. Première et deuxième du classement de l’ENA, Marguerite Bérard et Sébastien Proto, anciens dircabs des ministres Xavier Bertrand et Eric Woerth, sont banquiers chez BPCE et Rothschild. Sébastien Veil, ex-conseiller à l’Elysée, lui, a rejoint le fonds PAI Partners.

"L’appartenance à la promo peut faciliter les relations de travail", concède Amélie Verdier, ex-dircab du ministre Bernard Cazeneuve. Aujourd’hui numéro deux des Hôpitaux de Paris, elle échange des textos réguliers avec Vicherat à la mairie. Mais d’autres ne se font pas de cadeaux. Bérard et Proto sont à couteaux tirés depuis l’école malgré leur proximité politique. Proto n’est pas non plus ami avec Macron, qu’il a côtoyé chez Rothschild. Les rivalités comme les affi nités transcendent parfois les clivages. La preuve, Marguerite Bérard a épousé Thomas Andrieu, qui fut dircab adjoint de Manuel Valls à l’Intérieur.

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