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Économie

Chômage : record battu

Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité salariée a augmenté en juillet pour le neuvième mois consécutif en France.
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Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité salariée a augmenté pour le neuvième mois consécutif en France.
(c) Challenges.

Premier coup dur pour le nouveau gouvernement Valls: le chômage a fortement augmenté en juillet, pour atteindre un nouveau record de 3,424 millions de demandeurs d'emploi sans activité en métropole, après neuf mois d'affilée de hausse.

Pôle emploi a accueilli en juillet 26.100 inscrits supplémentaires (+0,8%) en catégorie A (sans aucune activité), a annoncé mercredi le ministère du Travail. En incluant l'outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité s'élève à 3,689 millions (+0,7%).

Un mauvais mois de juillet

Le chômage enregistre sa plus forte hausse depuis février, il avait alors augmenté de 31.500 demandeurs d'emploi sans activité.

Cette mauvaise nouvelle survient au lendemain d'un remaniement, qui a fait suite aux attaques du désormais ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg contre la politique économique du gouvernement.

Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, plus de 500.000 chômeurs supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi.

La hausse de juillet "traduit une croissance nulle dans la zone Euro comme en France", a commenté François Rebsamen dans un communiqué. Le ministre du Travail, comme le Premier ministre Manuel Valls, avait annoncé dès le début de la semaine que les chiffres seraient mauvais.

La hausse est du même ordre de grandeur en intégrant les chômeurs ayant exercé une petite activité (+40.600 en métropole, +0,8%), pour des plus hauts historiques de 5,084 millions en métropole et de 5,387 millions avec l'outre-mer.

En juillet, aucune classe d'âge n'a été épargnée. Le chômage des jeunes, qui stagnait depuis octobre 2013, est reparti à la hausse (+0,7). Il enregistre malgré tout un léger mieux (-1,8%) sur un an. Pour eux, le gouvernement mise sur l'alternance. M. Hollande doit présider le 19 septembre une réunion pour "lever tous les obstacles" à l'apprentissage, avec pour objectif 500.000 apprentis en 2017.

"Les dispositifs d'accompagnement, de type emplois d'avenir, commencent à s'essouffler, on voit les limites de cette politique de contrats aidés", analyse Bruno Duvigneau, économiste à l'OFCE.

"Augmentation de la précarité"

Le chômage des seniors (+0,7% sur un mois, +11,6% sur un an) et le chômage de longue durée (1,4% sur un mois, +9,4% sur an) continuent d'exploser. Pour ces publics, François Hollande a confirmé début juillet les grandes lignes d'un "plan seniors" et érigé la lutte contre le chômage de longue durée en "cause nationale", sans toutefois annoncer de nouvelles mesures.

M. Duvigneau note "une augmentation de la précarité des inscrits à Pôle emploi, parce qu'ils restent de plus en plus longtemps au chômage", 273 jours en moyenne.

Les chiffres de juillet sont "très mauvais", a de son côté réagi le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly.

Pour inverser la tendance, l'exécutif mise avant tout sur le pacte de responsabilité, "atout majeur de la lutte pour l'emploi" selon M. Rebsamen. Le ministre doit réunir le 10 septembre les 50 principales branches pour faire un premier bilan des contreparties au pacte.

Le gouvernement espère plusieurs centaines de milliers de créations de postes des 40 milliards d'euros octroyés aux entreprises d'ici à 2017 en échange de négociations dans les branches professionnelles sur l'emploi, la formation et l'investissement. Mais ces contreparties sont, pour l'heure, bien maigres, puisque seules les industries chimiques sont parvenues à un accord chiffré.

Invité à l'université d'été du Medef, Manuel Valls a demandé mercredi au patronat de faire "plus et plus vite", tandis que le patron des patrons Pierre Gattaz appelait à cesser de raisonner "en termes de donnant-donnant" dans l'application du pacte.

L'urgence pour le gouvernement est d'autant plus grande que la plupart des voyants économiques sont au rouge. A commencer par la croissance, nulle depuis deux trimestres.

L'exécutif a dû revoir ses prévisions à la baisse, à 0,5% cette année contre 1% initialement. Pour 2015, il ne s'attend pas à un chiffre "très supérieur" à 1%. Or, pour beaucoup d'économistes, l'économie ne crée pas d'emplois en dessous de 1,5% de croissance annuelle.

Hausse après hausse, l'objectif, fixé par M. Rebsamen, de "ramener le nombre de chômeurs le plus près possible des trois millions" en 2017 s'éloigne.

(Avec AFP)

 
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