Les djihadistes de l'Etat islamique (EI) auraient exécuté 160 soldats syriens après la prise, dimanche 24 août, de la base aérienne de Tabqa, dans le nord de la Syrie, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Selon l'ONG, 1 400 soldats défendaient le site. Durant les combats, près de 200 soldats ont été tués, et environ 700 ont réussi à rejoindre des secteurs contrôlés par le régime. Sur les 500 restants, une partie continue à se battre dans la ferme Ajraoui, près de la base de Tabqa, d'autres se cachent et plusieurs dizaines ont été capturés puis exécutés, dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu'ils essayaient de fuir en empruntant les 50 kilomètres de route désertique les séparant de la localité d'Esraya, aux mains du régime.
LES DJIHADISTES REVENDIQUENT 200 EXÉCUTIONS
Cette affirmation de l'ONG corrobore les revendications publiées sur certains comptes Twitter des djihadistes qui font état de 200 exécutions. Sur ces comptes, des islamistes ont posté une vidéo, qui n'a pas pu être authentifiée, montrant des jeunes quasiment nus marchant sur une route désertique, encadrés par des djihadistes armés, dont l'un porte l'étendard de son organisation. Ils crient « Etat islamique » et d'autres répondent « Il est immuable ».
Dans un rapport, publié mercredi 27 août, une commission d'enquête des Nations unies avait affirmé que l'Etat islamique organise des mises à mort publiques de civils les vendredis dans les zones syriennes sous son contrôle, à Rakka et dans la province d'Alep. Les personnes sont tuées par armes à feu, ou sont décapitées, flagellées ou lapidées. Les corps sont ensuite abandonnés, explique le document.
Par ailleurs, selon le Washington Post, au moins quatre otages détenus par les djihadistes, parmi lesquels James Foley (le journaliste américain exécuté par ce groupe), ont été soumis plusieurs fois à la torture par simulation de noyade. Ce mode de torture avait été utilisé par la CIA lors de ses interrogatoires de suspects après les attentats du 11-Septembre.
PAS DE COOPÉRATION AVEC LE RÉGIME SYRIEN
Face à la montée en puissance des djihadistes dans la région, François Hollande, a appelé la communauté internationale à préparer une réponse « humanitaire et militaire » mais a refusé toute coopération avec le régime syrien.
« Bachar Al-Assad ne peut pas être un partenaire de la lutte contre le terrorisme, c'est l'allié objectif des djihadistes ».
Depuis le début de la crise en Syrie, les Occidentaux et certains pays arabes du Golfe soutiennent l'opposition syrienne dite « modérée », à la fois contre les forces du régime et celles des djihadistes. EI est apparu en Syrie à la faveur de la guerre civile entre les rebelles et le régime. Il a proclamé fin juin un « califat » sur les régions qu'il contrôle en Syrie et en Irak, et qui s'étend sur un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni, dont une large partie désertique.
Dans sa lutte contre les djihadistes, le régime de Damas s'est dit récemment prêt à coopérer avec Washington, qui mène déjà depuis le 8 août des frappes aériennes contre EI dans le nord de l'Irak. La Maison Blanche a toutefois exclu toute coordination avec Damas, même si le président Barack Obama a donné son feu vert à des missions de reconnaissance au-dessus du territoire syrien.
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