Egypte : quatre civils exécutés par des djihadistes dans le Sinaï
Le groupe Ansar Bayt al-Maqdis a décapité quatre hommes dans le Sinaï qu’ils accusaient d’espionnage au profit d’Israël.
Une vidéo publiée sur Twitter jeudi par le groupe Ansar Bayt al-Maqdis basé dans le Sinaï montre la décapitation de quatre Egyptiens accusés d’avoir livré des renseignements permettant à Israël de conduire des raids de drones.
La vidéo qui dure 27 minutes débute avec des images commémorant la mémoire de trois djihadistes qu’Ansar Bayt al-Maqdis aurait perdu dans des opérations aériennes israéliennes dans le nord du Sinaï. Ensuite, les quatre hommes condamnés à mort « confessent » avoir espionné pour le compte du Mossad. Deux d’entre eux ont déclaré avoir perçu des rémunérations en échange d’informations facilitant l’attaque aérienne israélienne.
Dans la dernière partie de la vidéo, les otages sont agenouillés, les yeux bandés, dans une zone désertique. Derrière eux, des hommes vêtus en noir et masqués se tiennent debout devant trois SUV ornés de drapeaux djihadistes. L’un deux lit une déclaration puis décapite les quatre prisonniers avec un couteau.
Plus tôt dans le courant du mois d’août, les corps sans vie des quatre hommes exécutés avaient été retrouvés dans la Péninsule du Sinaï, selon des forces de sécurité. Ces derniers avaient été capturés deux jours plus tôt par des hommes armés à quelques kilomètres de la bande Gaza.
Cette décapitation rappelle de près le procédé de l’exécution du journaliste américainJames Foley par l’Etat islamique. Toutefois, Ansar Beit al-Maqdis n’est pas affilié à l’Etat islamique, mais inspiré d’al Qaeda.
Le groupe Ansar Beit al-Maqdis - qui signifie Champions de Jérusalem - opère dans la région du Sinaï depui le soulèvement du printemps arabe contre Hosni Moubarak. Ces djihadistes sont aussi connus pour avoir régulièrement mené des attaques contre Israël. Depuis que l’ancien chef de l’armée Abdel Fattah al-Sisi a pris le pouvoir en Egypte, la police et l’armée du pays ont également été pris pour cible.
Benoît Theunissen