«Il vaut mieux ne pas nous chercher...»

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Poutine menace«Il vaut mieux ne pas nous chercher...»

Par un sous-entendu lourd de sens, Vladimir Poutine a dit que personne n'avait intérêt à une escalade de la violence en Ukraine et a rappelé que Moscou pouvait se défendre en cas d'agression...

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Le président russe ne manie pas toujours la langue de bois. Vendredi, il a profité d'une rencontre avec des jeunes Russes pour vanter la puissance militaire russe, accusée d'ingérence dans les affaires internes de l'Ukraine. «La Russie n'est pas impliquée dans des conflits à grande échelle», a-t-il d'abord rappelé dans des propos repris par l'agence de presse Reuters et repéré par «le Parisien». «Nous n'avons pas l'intention de nous engager dans ce type de conflit, mais naturellement, nous devons toujours être prêts à repousser une agression envers la Russie, a poursuivi le président russe. Les partenaires de la Russie doivent comprendre qu'il vaut mieux ne pas nous chercher...».

«Dieu merci, je pense que personne ne songe à déclencher un conflit à grande échelle avec la Russie», a nuancé Poutine, avant de rajouter: «Je tiens à vous rappeler que la Russie est l'un des plus grandes puissances nucléaires».

Les menaces de Poutine (en anglais)

Kiev accuse les blindés russes d'avoir détruit un village

Par ailleurs, une nouvelle intervention présumée de l'armée russe dans l'est de l'Ukraine fait bondir Kiev. Des blindés russes ont attaqué la ville de Novosvitlivka, près du bastion séparatiste de Lougansk, et «détruit pratiquement toutes les habitations», a affirmé samedi le porte-parole de l'armée ukrainienne.

Les troupes ukrainiennes se sont retirées de certains secteurs à l'est de Lougansk sous la pression des séparatistes pro-russes. «L'agression militaire directe contre l'est de l'Ukraine se poursuit», a dit de son côté le Conseil de défense et de sécurité ukrainien.

Depuis Bruxelles, où il rencontrait les leaders européens, le président ukrainien Petro Porochenko a condamné cette nouvelle intervention de l'armée russe sur le territoire de son pays. Il a affirmé que des milliers de soldats étrangers et des centaines de blindés étrangers se trouvent sur le territoire ukrainien.

A l'issue de sa rencontre avec M. Porochenko, José Manuel Barroso a mis en garde contre un «point de non-retour» dans le conflit ukrainien. «Nous sommes dans une situation très dramatique», a déclaré le président sortant de la Commission européenne. «Nous pourrions nous retrouver dans une situation où nous arriverions à un point de non-retour si l'escalade se poursuit», a-t-il ajouté.

Prêts à prendre de mesures

«Nous voulons la paix, pas la guerre», a de son côté assuré M. Porochenko, qui doit informer dans l'après-midi les chefs d'Etat et de gouvernement de la situation sur le terrain dans l'est de l'Ukraine. Mais «nous sommes trop près de la frontière où il n'y aurait pas de retour», a-t-il lui aussi souligné.

Interrogé sur d'éventuelles sanctions supplémentaires de l'UE contre la Russie, M. Barroso a indiqué que la Commission avait «déjà préparé des options au cas où les Etats membres décideraient de renforcer les sanctions».

«La Russie ne doit pas sous-estimer la volonté et la détermination de l'UE à défendre ses principes et ses valeurs», a-t-il dit. «Nous sommes prêts à prendre des mesures très fermes et claires, mais nous maintenons la porte ouverte à une solution politique», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Réunion lundi du «groupe de contact» sur la crise

Le «groupe de contact» sur la crise en Ukraine se réunira lundi à Minsk, a indiqué samedi le ministère biélorusse des Affaires étrangères.

Des représentants de l'Ukraine, de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe participeront aux discussions, a précisé le ministère.

Le président Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko ont «souligné l'importance d'organiser dans la capitale biélorusse des consultations du «groupe du contact» avec la participation des représentants des autorités de Kiev, les régions du Sud-est (de l'Ukraine), l'OSCE et la Russie», au cours d'un entretien téléphonique samedi, selon un communiqué du Kremlin.

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