La Rochelle : mais où étaient passés les éléphants du PS ?

 

La Rochelle : mais où étaient passés les éléphants du PS ?

    Heureusement que la nouvelle coqueluche du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale) était là... Pour son premier discours de clôture à La Rochelle, Manuel Valls s'est exprimé dimanche dans une salle manquant singulièrement de poids lourds. Fini le temps où les éléphants du PS donnaient à la rentrée des socialistes des allures de Festival de Cannes.

    Arrivés tôt hier matin, les quelques fantassins de Valls ont vite squatté le premier rang : les députés Carlos Da Silva et Christophe Borgel. Au second, trois secrétaires d'Etat (Pascale Boistard, Jean-Marie Le Guen, Myriam El Khomri). Mais hormis Christiane Taubira et Marisol Touraine, et l'inconnu du Nord, Patrick Kanner, les ministres ne sont pas là. Ni le numéro deux du gouvernement, pourtant grand habitué des lieux, Laurent Fabius.

    Ceux qui boudent, ceux qui décompressent

    Ni la numéro trois, Ségolène Royal, qui prépare la transition écologique pour l'outre-mer « avec l'accord de Manuel Valls », précise-t-elle. Ni même les ministres proches de François Hollande, comme Michel Sapin ou François Rebsamen... « Eux, c'est normal parce qu'ils ont compris que celui qui a été viré par Valls dimanche dernier, ce n'est ni Montebourg ni Hamon mais bien François Hollande », raille Malik Lounes, un vieux routier du PS.

    Certes, certains ministres sont au travail mais, du temps de Lionel Jospin (lui aussi absent cette année), il fallait une bonne excuse pour rater La Rochelle. Et puis il y a aussi ceux qui boudent : la bande des trois virés (Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti) ont soigneusement évité hier l'espace Encan. Tout comme l'ex-premier secrétaire Henri Emmanuelli, passé dans le camp des frondeurs.

    D'autres ont carrément largué les amarres, comme l'ancien ministre de l'Education Vincent Peillon. « Il est toujours en phase de décompression », confie son entourage. Bertrand Delanoë, lui, autre fidèle du rendez-vous rochelais, prépare ses valises pour céder de nouveau à la tentation de Bizerte (Tunisie).

    Quant à Martine Aubry, c'est la grande absente de ces derniers jours, même si la maire de Lille est « connectée » à l'université d'été. « Elle suit de près », reconnaît l'un de ses fidèles, le député Olivier Dussopt. Elle n'a pas manqué d'envoyer à Manuel Valls sa « carte postale » : un communiqué précisant que Lille appliquerait l'encadrement des loyers que ne veut pas généraliser le Premier ministre... Des absents plus nombreux que les présents, le signe tout de même d'une famille pas vraiment « à l'unisson ».