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Entreprise

Les créateurs d'entreprise sont en majorité des femmes

Selon une étude menée par Hiscox, les hommes sont désormais moins nombreux à se lancer dans l'aventure entrepreneuriale. Cette tendance ne se limite pas à la France.
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businesswomen femmes d'affaire
Les businesswomen sont beaucoup plus nombreuses qu'avant la crise.
(c) SIPA

Les générations de créateurs d'entreprise se succèdent sans nécessairement se ressembler. C'est ce qui ressort de la dernière étude de l'assureur Hiscox, spécialiste de la couverture du risque pour les professionnels. Cette enquête* sur "l'ADN des entrepreneurs", la 6ème du genre, indique ainsi que les start-up et autres jeunes pousses entrepreneuriales de moins de 50 salariés se sont féminisées et internationalisées depuis la crise.

Les PME créées pendant la récession en 2007 et 2008 représentent désormais 38% de l'échantillon des sociétés interrogées dans les six pays couverts par l'étude. Et elles ont un profil bien particulier par rapport à leurs devancières. Ces "entreprises de la crise" sont ainsi détenues en majorité par des femmes (à 56%), alors que les hommes étaient plus nombreux jusqu'ici. Ainsi, seulement 44% des entreprises de moins de 50 salariés qui existaient déjà avant la crise appartiennent à des femmes. La proportion s'est donc inversée en à peine quelques années. Les entrepreneurs sont aussi plus jeunes. Ce qui confirme, pour la France tout du moins, les données observées par l'Insee.

Eric Mignot, directeur général d'Hiscox France, revient sur ces nouveaux profils:

Il faut dire que la génération Y et les femmes ont été les plus exposées à la crise ces dernières années. Dans la zone euro par exemple, le taux de chômage des moins de 25 ans a explosé. Même s'il est en repli depuis un an, il reste à un niveau très élevé : 23,1% en juin dernier selon Eurostat. En février dernier, une étude du Conseil économique, social et environnemental (Cese) indiquait également que les femmes, peu importe leur niveau d'étude, ont plus de difficultés que les hommes pour dégotter un travail. Or, les chômeurs sont surreprésentés dans la population des créateurs d'entreprise. En effet, environ un tiers des personnes qui ont créé une société en France étaient au chômage avant de se lancer d'après l'Insee. Ceci expliquant donc certainement cela.

L'étude d'Hiscox nous apprend également que les entreprises nées en pleine récession ont tendance à innover davantage. 39% d'entre elles ont développé un nouveau produit ou un nouveau service au cours de l'année écoulée, contre 27% pour les autres sociétés. Elles sont également plus nombreuses à se servir des réseaux sociaux (52% contre 34%) afin de maximiser leurs chances de vente. Enfin, ces sociétés post-récession sont davantage tournées vers l'exportation que leurs aînées (28% contre 17%).

La lumière au bout du tunnel ?

Ce serait a priori une bonne nouvelle puisque, si on se fie à une enquête de conjoncture dans les PME de BPI France sortie en juillet, ce sont les entreprises innovantes et celles qui sont présentes sur les marchés étrangers qui constatent une amélioration de leur situation et sont les plus optimistes sur leur avenir.

Est-ce la lumière au bout du tunnel ? Pour la première fois depuis 2011 (date du premier sondage sur cette question), les entrepreneurs interrogés sont plus nombreux que l'année précédente à constater une croissance de leurs bénéfices. Tous pays confondus, ils étaient 45% en 2014, contre 35% l'année précédente. Et 56% des petits patrons interrogés assurent ainsi connaître une augmentation du nombre de leurs clients. Ne nous réjouissons pas trop vite cependant car encore 46% des personnes interrogées indiquent enregistrer une baisse ou une stagnation de leurs profits.

La France en retrait

Le rythme auquel l'économie française se relève reste cependant très lent. Si 58% des Allemands constatent que leur carnet de commandes s'est rempli par rapport à 2013, seuls 44% des petits patrons français sont aussi dans ce cas. Tous les autres pays étudiés font mieux, à l'exception notable des Etats-Unis. Seuls 40% des dirigeants américains voient leur carnet de commandes gonfler.

Autre point noir: on savait les Français champions du monde du pessimisme. Cela se retrouve chez les entrepreneurs. Certes, les petits patrons français sont plus optimistes qu'en 2013 sur l'année à venir (ils sont 27% contre à peine plus de 20% auparavant). Mais ce taux de réponses positives est le plus bas dans les six pays concernés par cette enquête.

Néanmoins, et contrairement à ce que les lecteurs pourraient s'imaginer, cela n'a pas toujours été vrai. En 2011, les dirigeants français étaient dans la moyenne. Preuve que, dans ce domaine comme dans d'autres, il n'y a aucune fatalité.

 

 

*L'étude de l'assureur Hiscox porte sur 3.500 propriétaires ou associés au capital d'entreprises de moins de 50 salariés dans 6 pays (1.000 répondants sont anglais, 500 viennent de France, 500 d'Allemagne, 500 des Pays-Bas, 500 d'Espagne et 500 des Etats-Unis). L'enquête a été menée du 28 mai au 6 juin 2014.

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