Sondages : après l'Elysée, le gouvernement Fillon visé par la justice

 

Sondages : après l'Elysée, le gouvernement Fillon visé par la justice

    Il y a un an et demi, le Parisien révélait l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les sondages et dépenses en communication de l'ancien gouvernement de François Fillon. Le 29 juillet dernier, le parquet national financier a finalement ouvert une information judiciaire pour «favoritisme» et «détournements de fonds publics», annonce ce mercredi Le Monde.

    A l'origine de ce qui s'annonce comme un nouveau feuilleton judiciaire, une plainte contre X déposée en 2012 par l'association de lutte anticorruption Anticor, elle-même à l'origine d'investigations semblables sur les sondages commandés cette fois par l'Elysée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Une affaire des sondages «bis»

    Dans ce cas précis, l'association estimait qu'une partie des sondages et dépenses de communication des ministères sous le précédent quinquennat était injustifiée et passée au mépris des règles des marchés publics et de la mise en concurrence. Pour étayer sa plainte, l'association se basait notamment sur un rapport de la Cour des comptes, faisant état de contrats passés avec la société Giacometti-Péron sans mise en concurrence ni publicité pour un montant de 694.959 euros entre mai 2008 et juillet 2011.

    Interrogé au moment de l'ouverture de l'enquête préliminaire, François Fillon avait déclaré attendre «cette enquête avec beaucoup de tranquillité». «Tous les sondages ont toujours été commandés par le service d'information du gouvernement, par appel d'offres, par appel à la concurrence et sans aucune intervention des membres de mon cabinet», avait-il encore déclaré.

    Dans l'«autre affaire», ce n'est qu'au terme d'une longue bataille procédurale que le juge d'instruction parisien Serge Tournaire avait obtenu en janvier 2013 le droit d'enquêter sur la régularité de tous les marchés conclus entre l'Elysée et neuf instituts de sondage sous Nicolas Sarkozy, une affaire qui pose de nouveau la question de la responsabilité pénale de l'ex-président. Dans ce dossier, des perquisitions ont été menées début avril au bureau et au domicile d'un ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson.