Le Financial Times avait pris un malin plaisir à épingler Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty, un phénomène d’édition qui démontre le creusement des inégalités, notamment de patrimoine. Le quotidien britannique avait relevé des erreurs de calcul qui auraient, selon lui, faussé les conclusions de l'économiste, ayant pourtant reçu la bénédiction de Paul Krugman, prix Nobel d’économie.
Cependant une récente étude de la Fed donne raison à Thomas Piketty: la crise financière avait certes permis une contraction des inégalités. Mais elles sont reparties à la hausse depuis 2010. Ainsi les riches deviennent de plus en plus riches, tandis que les revenus des classes moyennes baissent.
Les revenus des moins riches continuent de baisser
Entre 2007 et 2010, la part des revenus captés par les 3% des Américains les plus riches (courbe verte) est tombée de 31,4% à 27,7%. Trois ans après, en 2013, elle est remontée à 30,5%.
La tendance est inverse pour les 90% des Américains (courbe noire) les moins riches dont la part des revenus est tombée à 52,7% en 2013.
Les 3% les plus aisés détiennent plus de richesses que 90% des Américains
Par ailleurs, la part des richesses détenues par les 3% des Américains ne cesse de grimper passant de 51,8% en 2007 à 54,4% en 2013.
A l’inverse, les 90% des Américains détiennent non seulement moins de richesses mais ont, de surcroît, vu leur part diminuer. En 1989, ils possédaient 33,2% des richesses du pays. En 2013, ils n’en détiennent plus que 24,7%.
Etienne Goetz