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VISA POUR L'IMAGE

«#Dysturb» bouscule Visa pour l'image à Perpignan

#Dysturb, c’est la signature présente sur de nombreuses affiches collées cette semaine dans Perpignan. Derrière le mot-dièse, des photographes habitués aux zones de guerre. Frustrés du peu d’attention accordée au chaos centrafricain mais également à leur travail de photojournalistes, ils ont d’abord pris la rue d’assaut à Paris en mai dernier. Invités à Visa pour l’image, ils ont réitéré l’expérience avec leurs photos en 4x3 collées partout dans la ville.

Dans les rues de Perpignan, dans le sud de la France.
Dans les rues de Perpignan, dans le sud de la France. ©Pierre-René Worms/RFI
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Le métier de photojournaliste va mal. Nul besoin de venir à Visa pour l’image à Perpignan pour le savoir. La presse n’investit plus dans l’image fixe. Crise du journalisme, crise du photojournalisme, crise de la presse. Tout a été dit sur le sujet en 26 ans de Visa pour l’image. Cette année, le collectif #Dysturb bouscule les codes. Et cherche une autre voie… Une trentaine de très grandes reproductions de photos ont ainsi été placardées dans la ville. Un collage qui donne au plus grand nombre une fenêtre sur les événements en Ukraine, au Mali, à Gaza.

Rue du Castillet à Perpignan.
Rue du Castillet à Perpignan. ©Pierre-René Worms/RFI

Déranger, bousculer, secouer

Pierre Terdjman est à l’origine du projet : « On a de plus en plus de mal à convaincre le lectorat, les gens nous font de moins en moins confiance. On ne se plaint pas, mais, on cherche une solution, en se demandant comment on peut informer, comment continuer à faire notre métier ». Les photographies collées sur les murs, loin des chapelles et couvents de Perpignan, font parfois un peu grise mine, froissées, déchirées, collées un peu vite. Mais elles s’imposent aux passants. Et bousculent leurs habitudes. Et c’est ça qui fonctionne ! Vous voulez du people, et ben on va vous donner du Gaza ! #Dysturb quoi !

Benjamin Girette, co-fondateur du collectif insiste sur l’aspect interactif de l’opération : «Quand on colle les affiches, y a un dialogue possible avec les photographes. Pierre Terdjmann est là devant ses photos et il peut répondre aux passants. Et pour nous c’est très important ». L’Unicef a tenu à s'associer à l'affichage et a financé 5 photos sur les 30. Preuve que l’initiative plaît. Sur les réseaux sociaux, le mot-dièse #Dysturb et les photos des affiches commencent à être visibles. Et d'autres collages sont prévues à Bayeux, Bruxelles, et New York.

Transmettre l'information le mieux possible

Et puis il y a les personnes rencontrées à l’autre bout du monde et pour lesquelles ils prennent des risques : « On a une obligation de résultat car on s’est engagé vis à vis des gens qu’on a photographié. On leur a demandé de nous faire confiance. Et on ne peut pas se permettre de dire qu’on a fait notre boulot parce qu’on a vendu un quart de pages. Cela ne suffit pas ». Exigeants les photojournalistes. Mais ça, on s’en doutait un peu.

→ Pour suivre l'opération sur Twitter, @Dysturbofficial

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