Plus de la moitié des Français guettés par la pauvreté

Le Secours populaire juge, dans une étude rendue publique jeudi, que "la pauvreté s'étend et s'enracine" en France. Chiffres à l'appui.

Source AFP

Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © Thomas Samson / AFP

Temps de lecture : 3 min

5,60 euros, c'est ce qui reste chaque jour pour vivre, après avoir payé loyer et autres charges, à des milliers de personnes aidées par le Secours populaire, qui juge dans une étude rendue publique jeudi que "la pauvreté s'étend et s'enracine". "Malheureusement, la pauvreté et l'exclusion continuent de gagner du terrain, mais on peut lutter et développer une nouvelle résistance", a insisté le président du Secours populaire Julien Lauprêtre, lors d'une conférence de presse.

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À partir de données recueillies auprès de 161 572 ménages (sur les 619 700 familles aidées par l'association en 2013), le Secours populaire souligne qu'"une part croissante de la population en est réduite à survivre". Parmi ces personnes, une petite moitié (46,7 %) a donné des informations sur ses ressources (salaire, RSA, prestations familiales, aides au logement, etc.) : 30 % d'entre elles disposent de ressources inférieures à 750 euros, pour 43 % elles sont comprises entre 750 et 1 250 euros et pour 20 %, elles s'échelonnent entre 1 250 et 1 750 euros.

"J'ai de la chance..."

En moyenne, leur revenu "disponible pour vivre" est de 5,60 euros par jour et par personne pour faire face aux besoins alimentaires et vestimentaires, une fois acquittées les charges obligatoires (logement, fiscalité, transport, garde d'enfants, activités extrascolaires et crédits). Parmi elles, 19 % ont un disponible pour vivre par jour et par personne compris entre 0,5 et 3 euros, et 27 % entre 3,5 euros et 5 euros. Enfin, pour 6,5 % de ces personnes, ce disponible pour vivre est "négatif ou nul".

Après "des années de chômage et de galères", Gwenaël, 40 ans, s'est retrouvé à la rue, avant d'obtenir une chambre d'hôtel. Bénéficiaire du RSA et d'une allocation logement, il dispose de 718 euros par mois. Mais une fois retranchés son loyer (550 euros), une dette de 55 euros, et des frais dentaires, de téléphone, de lessive et de tabac, il lui reste 25 euros mensuels pour ses besoins alimentaires et vestimentaires. "J'ai de la chance de ne pas avoir de gros problèmes de santé", dit-il.

"Je ne peux pas me soigner les dents"

Une précarité qui touche toute la population. Dans le baromètre annuel Ipsos sur la perception de la pauvreté par les Français que l'association dévoile aussi ce jeudi, 55 % des personnes interrogées déclarent avoir été sur le point de connaître la pauvreté et 35 % d'entre elles ont vu leur crainte se matérialiser en 2014. Enfin, une majorité des sondés (66 %) dit connaître un proche en situation de pauvreté, dont 29 % dans leur propre famille, et 86 % estiment que leurs enfants ont plus de risques qu'eux-mêmes de tomber dans la pauvreté.

Conséquences : les soins sont hors de portée pour beaucoup. 19 % ont renoncé au moins une fois à l'achat de prothèses dentaires et 13 % l'ont retardé de plusieurs mois, tandis que 18 % ont renoncé à se rendre chez le dentiste et 10 % ne l'ont fait qu'au bout de plusieurs mois. 14 % ont également retardé l'achat de lunettes ou de lentilles, 17 % une consultation ophtalmo, 13 % l'achat de médicaments et 10 % une consultation chez un généraliste. "Je ne peux pas me soigner les dents", raconte Véronique, Marseillaise de 56 ans. "J'ai besoin d'un appareil dentaire, mais ça m'obligerait à faire un nouveau crédit", dit cette auxiliaire de vie, qui gagne 1 200 euros par mois, pour un loyer de 580 euros. "Et mes lunettes, ça fait 10 ans que je les ai, elles ne sont plus à ma vue."

Sondage réalisé du 4 au 5 juillet 2014 auprès de 1 006 personnes représentatives de la population française de quinze ans et plus (méthode des quotas).



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Commentaires (115)

  • alex68

    Sandrine571
    La vie ne se résume pas à d'un côté les cadres et les personnes sans diplômes. Il y a des personnes avec diplômes qui sont pauvres! De plus dans cet article on ne parle pas que des "assistés", comme vous le dites si bien mais de salariés précaires aussi qui vont travailler et qui cotisent également pour les fameux "assistés". On dit bien "aidés par le Secours Populaire", pas par l'Etat forcément !
    Ensuite je ne vous souhaite pas de vous retrouver au chômage (car oui ça peut vous pendre au bout du nez, le chômage fait presque partie intégrante d'une carrière de nos jours), au risque peut être que l'on vous propose un poste de femme de ménage, ce qui serait sûrement dévalorisant pour une cadre comme vous. Laissons ça aux "sans diplôme" ou "sans-dent" au choix.
    De plus vous dites payer 800/mois euros d'impôts sur le revenu par mois je ne vais donc pas vous plaindre pour votre salaire que vous percevez à la fin du mois.
    Ne mettez donc pas tous les oeufs dans le même panier !

  • On se bat toujours pour ce qui

    C'est le bilan du misérabilisme entretenu par l'exécutif hollandais. Pour 9 millions de français, la pauvreté est bien installée grâce au déni du réel des politiques. Ce que vous raconte Hollande est bien un mensonge éhonté, avéré, un parjure
    Ni réduction de la pauvreté  ; ni du chômage  ; ni des inégalités sociales mais tout pour les fonctionnaires par lâcheté clientéliste électorale. Qui s'octroient des avantages superfétatoires bien superflus que les pauvres paient aux prix forts. Tout comme leurs retraites dorées des régimes spéciaux et des centaines d'autres primes en tous genres et dizaines de milliers d'associations. Par exemple l'Association pour le logement des personnels de l’administration financière pour 29, 5millions€, un avantage financier de 2400€ annuel non imposable par agent  ! En sus l'Education et plein air finances, autre association destinée cette fois aux vacances des personnels de Bercy qui a choisi la forme loi de 1901 pour assurer le logement, la restauration et les vacances de ses employés. Ce qui par le fait d'être subventionnés largement par l'Etat pour leurs logements, leurs nourritures et leurs vacances sans débourser de leurs salaires  ! Le coût fixe de la collecte d'impôt avec 150 000 fonctionnaires de Bercy de catégorie A payés en moyenne 3158€ brut font que cette structure pléthorique qui comparée aux USA avec deux fois moins de fonctionnaires récoltent 3x plus d'impôt pour 5x plus d'habitants  !
    Pire encore les fonctionnaires viennent de recevoir +2% d'augmentations de salaire au 1er septembre quand dans le même temps l'on annonce le 12, soit quelques jours après la non revalorisation des petites retraites, déjà reportées de 6 mois et prévue pour le 1er octobre c'est en réalité, un gel de 18 mois pour environ 7, 5 millions de nos concitoyens petits retraités percevant moins de 1200€ mensuel cumulés (base et complémentaires).

    Proprement scandaleux cette décision de l'exécutif Valls, d'une fourberie inouïe.

  • Dad0

    @sabine571

    Rapide calcul si vous le voulez bien ami cadre, qui ne se plains pas mais un peu quand même.

    Vos savants calculs :

    5€60 x 30 jours = 168€ par mois pour une personne. Check.
    Pour 4 personnes, soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien.
    168€ x 4 = 672 € par mois pour manger et s'habiller. Check.

    Nous sommes sur ce point en accord. Pour la suite, çela se gâte.


    5€60 par jour pour 4 personnes, cela représente, 1€40 par personne. Mais, il y a 3 repas par jour, ce qui nous donne 0. 47€ par repas par personne. Autant dire la fête au village à tous les repas n'est-ce pas ? Et là, même pas l'ombre d'une paire de chaussettes dans le caddie.

    Prenons votre exemple.

    878€ à trois, rien que de votre part si je comprends bien.

    878€/30jours/3personnes/3repas = 3€25 par personnes, par repas donc, juste 6 fois plus.


    Remettre les choses en perspective est une chose appréciable.

    Chose inconsciemment drôle, vous dites que 672€ par mois pour se vêtir et manger, c'est peu et que 878€ vous servent à vous pour vous nourrir, vous vêtir et vos loisirs. Bah oui, le pauvre n'a pas le droit aux loisirs =)

    Vous me direz, cela lui laisse bien plus de temps pour trouver du travail à cette feignasse dans la précarité, nous sommes bien d'accord.