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Abbottabad peut-elle tourner la page Ben Laden ?

France 24

Il y a trois ans, un commando américain abattait Oussama Ben Laden. L’ennemi public numéro un des États-Unis se cachait au pied de l'Himalaya, dans la petite ville d'Abbottabad, dans le nord du Pakistan. Depuis, le complexe où se cachait l'ex leader d'Al-Qaïda a été détruit. Mais Abbottabad parvient-elle à redorer son image et tourner la page Ben Laden ? Nos reporters sont retournés sur place.

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"Abbottabad, ville de Ben Laden". Ces mots, les habitants de cette ville du nord-est du Pakistan ne veulent plus les entendre. D'ailleurs, la maison où il aurait vécu pendant cinq ans a été rasée. De la grande résidence, il ne reste plus que quelques dalles, comme pour effacer toute trace du passage de l'ex leader d'Al-Qaïda, tué par l'armée américaine en 2011. Pourtant, non loin de là, un graffiti peint à la hâte lui rend hommage : "Le martyr Oussama Ben Laden", peut-on lire.

Shah, correspondant local d'une chaîne de télévision pakistanaise, n'en a pas cru ses oreilles quand il a appris qu'Oussama Ben Laden venait de se faire tuer dans sa ville, le 2 mai 2011. Cameraman, il est l'un des premiers à être arrivé sur place cette nuit-là. Il pensait couvrir le simple crash d'un hélicoptère… Pour lui, il est impensable que l'homme le plus recherché par les États-Unis ait pu vivre dans ce quartier tranquille, où se trouve également la prestigieuse Académie militaire.

Car ici, les habitants l’assurent, personne n’a jamais croisé le terroriste. Les voisins parlent "d'une famille très discrète" et ne veulent pas croire que le terroriste ait pu trouver refuge dans cette ville de garnison. De toutes les cachettes possibles au "pays des purs", Abbottabad est la plus embarrassante pour l'armée pakistanaise.

Aujourd'hui encore le simple fait d'évoquer Oussama Ben Laden peut attirer des ennuis. Pendant que les journalistes de France 24 tournaient ce reportage, leur présence a été rapportée aux services de renseignement. Ils ont été sommés de quitter les lieux.

Mais pour certains, Oussama Ben Laden reste un mythe. Les militants du parti Jamaat-e-islami considèrent l'ancien leader d'Al-Qaïda comme un héros, l'un des rares à avoir tenu tête aux États-Unis. De meetings en actions de charité, la Jamaat-e-islami a étendu son influence dans la ville. Abdul Razzaq Abbasi, le chef régional de du parti islamique, ne décolère pas et n'accepte toujours pas que les Américains aient pu mener une opération commando sur le sol pakistanais, sans l'accord des autorités.

D'autant qu'Abbottabad a peut-être abrité le terroriste le plus célèbre, mais jusqu'ici, la ville a été épargnée par les violences qui endeuillent régulièrement le Pakistan. Située à une centaine de kilomètres d'Islamabad, nichée au milieu des collines, la ville est entourée d'arbres et bénéficie d'un climat doux. Elle est depuis longtemps une destination touristique et un lieu de villégiature de choix pour l'élite pakistanaise et les militaires à la retraite.

Malgré l'étiquette "ville de Ben Laden" désormais apposée au nom d'Abbottabad, la cote de la ville est toujours au beau fixe, elle continue d'ailleurs de se développer. Mazhar Awan est agent immobilier et il en est convaincu : investir à Abbottabad est un choix sûr, la région reste attractive.

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