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Le FN reste « dangereux pour la démocratie » pour une majorité de Français

Le parti de Marine Le Pen évoque toujours « un parti d'extrême droite » pour 69 % des sondés, mais la stratégie de dédiabolisation semble fonctionner auprès des électeurs UMP.

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Publié le 26 novembre 2013 à 18h38, modifié le 26 novembre 2013 à 21h53

Temps de Lecture 4 min.

Marine Le Pen lors d'un meeting du FN à Marseille, le 15 septembre.

Le Front national peine à dépasser son plafond de verre : le parti de Marine Le Pen évoque toujours, pour une majorité de personnes, « un parti d'extrême droite », « dangereux pour la démocratie ». Cependant la stratégie dite de « dédiabolisation » semble avoir fonctionné, notamment auprès des sympathisants UMP. C'est ce qu'affirme une étude d'Ipsos pour France Bleu (978 personnes interrogées par téléphone du 15 au 16 novembre, selon la méthode des quotas).

Ainsi, selon ce sondage, 69 % des sondés considèrent que le FN est d'extrême droite, 59 % le trouvent « dangereux pour la démocratie ». Par ailleurs, ils sont 64 % à estimer que le FN n'incarne pas une alternative politique crédible et plus d'un Français sur deux pensent qu'il n'est pas capable de diriger les grandes villes françaises. Un constat qui semble sans appel. Mais, dans le même temps, 53 % des personnes interrogées trouvent que le FN est « utile ». Un résultat qui peut sembler paradoxal mais qui s'explique aussi par le fait que pour 72 % des électeurs FN, la raison qui motive ce choix est de « manifester un mécontentement ». Le FN reste bel et bien un parti protestataire.

Cependant, relève Ipsos, « si le mécontentement est le principal levier du vote FN, il n'en demeure pas moins que ces électeurs FN potentiels »dédiabolisation » par mécontentementdédiabolisation »adhèrent fortement aux propositions du Front national sur l'insécurité et l'immigration (qu'ils trouvent convaincantes à 83 % et 80 %). »

PERCÉE CHEZ LES SYMPATHISANTS UMP

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Il faut rentrer dans le détail de cette étude pour voir aussi les évolutions favorables au FN, notamment chez les sympathisants UMP. De moins en moins de sympathisants du parti de Jean-François Copé considèrent que le FN est d'extrême droite : de 84 % en 2003, ils sont passés aujourd'hui à 67 %. La même baisse se voit sur l'item « le FN, danger pour la démocratie » : ils ne sont plus que 49 % à le penser parmi les sympathisants UMP, contre 67 % en 2003 et 54 % en 2011. En revanche, ils sont de plus en plus nombreux à l'UMP à trouver le FN « utile »(67 % aujourd'hui contre 56 % en 2011 et 53 % en 2003).

Lire (éditon abonnés) : Article réservé à nos abonnés UMP-FN : quand les digues se fissurent

L'ÉCHEC DU RETOUR AU FRANC

Autre enseignement de l'étude : le parti lepéniste ne convainc pas sur les sujets économiques, hormis la défense des services publics. C'est à la lutte contre l'insécurité et à la maîtrise de l'immigration que les personnes interrogées adhèrent le plus.

Les thématiques purement économiques comme « la lutte contre les inégalités » ; « la défense du pouvoir d'achat » ; « la lutte contre le chômage » ou « la baisse des déficits » ; ne convainquent qu'entre 33 % et 23 % des sondés. Cela signe un échec de la réorientation stratégique du discours frontiste voulue par Marine Le Pen et son bras droit Florian Philippot vers des thématiques économiques plutôt que sur les « fondamentaux » du parti.

Lire : L'UEJF s'inquiète du vote Front national chez les jeunes

Le thème qui emporte le moins d'adhésion est « l'arrêt de l'euro et le retour au franc » : 21 % des sondés sont convaincus. Même au sein des sympathisants FN, ce point essentiel du programme frontiste ne convainc que 4 personnes sur 10.

En revanche, la défense des zones rurales « trouve un certain écho », analyse l'institut de sondages. « 30 % des ruraux et 27 % des habitants des communes de moins de 20 000 habitants ont déjà voté pour ce parti alors qu'ils n'étaient que 22 % lors d'un précédent sondage en 2003 », rappelle l'Ipsos.

De même, 44 % des personnes interrogées jugent les propositions du FN convaincantes en ce qui concerne le maintien des services publics de proximité (43 % ne les trouvent pas convaincantes) et 38 % partagent la même opinion sur la défense des zones rurales (contre 47 %).

UN POTENTIEL ÉLECTORAL DE 35%

Le potentiel important du FN se compose à la fois d'électeurs ayant déjà voté pour ce parti (22 %) mais aussi de ceux qui n'ont jamais voté Le Pen mais qui sont tentés de le faire (13 %). « Le potentiel électoral du Front national est plus important chez les hommes (40 %), auprès des indépendants (agriculteurs, artisans et commerçants – 45 %) mais surtout auprès des ouvriers (57 %). Il est plus important en zones rurales (42 %) et dans les petites villes de moins de 20 000 habitants (44 %). Il est fort auprès des sympathisants de l'UMP (43 %) », affirme l'institut de sondages. Qui précise : « On notera que le FN pourrait bénéficier de réserves de voix importantes chez les ouvriers (25 % pourraient sauter le pas), dans les villes de moins de 20 000 habitants (17 %) et auprès des sympathisants de l'UMP (21 %). »

Autre point positif pour le FN : 34 % des personnes interrogées souhaite que le parti sorte renforcé des municipales de mars. Un « souhait majoritaire chez les ouvriers (54 %) et plus important chez les personnes peu ou pas diplômées (43 %) ainsi qu'en zones rurales (42 %). Le Front national peut compter sur le soutien de ses sympathisants, mais aussi sur celui d'une partie de ceux de l'UMP (37 %) », note l'Ipsos.

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