RUGBYTop 14: Le Stade Toulousain, chef d’œuvre en péril?

Top 14: Le Stade Toulousain, chef d’œuvre en péril?

RUGBYL’ancienne référence du rugby français traverse une période de turbulences…
Le Toulousain Maxime Médard est plaqué par le Clermontois Ti'i Paulo, le 13 septembre 2014 au stade Ernest-Wallon de Toulouse.
Le Toulousain Maxime Médard est plaqué par le Clermontois Ti'i Paulo, le 13 septembre 2014 au stade Ernest-Wallon de Toulouse. - AFP
Nicolas Stival

Nicolas Stival

Une piètre neuvième place en championnat. Trois défaites d’affilée, soit du jamais vu depuis la saison 1977-78. Après cinq journées de Top 14, le Stade Toulousain inquiète. D’autant que le plus beau palmarès du rugby européen, également plus gros budget français (35 millions d’euros), sort d’une saison dernière déjà largement en deçà de ses standards.

Un jeu inquiétant

Si les Toulousains sont encore capables d’enchaîner de belles phases de jeu, ils souffrent fréquemment en conquête et gâchent certaines actions par des erreurs grossières. «Il y a vraiment depuis le début de saison une constante sur nos fautes de main, juge Jean-Baptiste Elissalde. Elles permettent à l’adversaire, par deux passes et un coup de pied, de revenir très vite nous mettre sous pression dans notre camp.»

L’entraîneur des arrières reconnaît aussi «du déchet dans l’occupation du terrain» auquel «la charnière n’est pas étrangère». Plus généralement, parmi des cadres pourtant tous internationaux, seuls Clément Poitrenaud et le deuxième ligne Patricio Albacete surnagent à peu près.

Un recrutement décevant

L’ouvreur anglais Toby Flood n’a pas confirmé des débuts intéressants, tant dans son rôle de maître à jouer que de buteur. Soucieux de recruter «des joueurs qui ne sont pas internationaux ou qui l'ont été et qui ne le sont plus», selon le manager général Guy Novès, le Stade a aussi attiré les anciens All Blacks Flynn et Tialata, ainsi que les Français Palisson et Harinordoquy.

Pour l’heure, seul ce dernier donne entièrement satisfaction, malgré ses 34 ans et un passé récent difficile, entre opérations du genou et relégation de Biarritz, son ancien club. Quant à l’arrivée du pilier Pulu comme joker médical, au sein d'un pack décimé par les blessures, elle peut difficilement passer pour un renfort.

Une concurrence de plus en plus sévère

Les clichés ont parfois un fond de vérité. Dire que le niveau du Top 14 se resserre chaque année relève de la simple évidence. «Quand j’ai arrêté, le club avait une certaine marge, se rappelle Fabien Pelous, retraité depuis 2009. Même à 80% de nos capacités, ça pouvait passer.»

«Maintenant, on voit que même contre un promu (La Rochelle), même contre une équipe qui se déplace avec une équipe remaniée (Clermont), ça ne passe plus», analyse l'ancien capitaine de Toulouse et de l'équipe de France. D'ailleurs, Toulon, auteur du doublé en 2014 et surpris samedi à Mayol par le Stade Français, n’est pas davantage à l’abri d'un faux pas.

La «positive attitude», envers et contre tout

«On n’empêche pas les gens de parler, de se poser des questions, affirme le deuxième ligne Romain Millo-Chluski, après les sifflets d’Ernest-Wallon contre Clermont. Mais on se met dans notre bulle. Le tout, c’est de réagir.» Elissalde, qui insiste sur le travail abattu à l’entraînement, embraye: «Je suis sûr que ça finira par payer.»

Solidaire de ses anciens coéquipiers, Pelous veut aussi croire au sursaut. «Il est de bon ton d’être alarmiste, mais je ne le suis pas, explique le manager de l’équipe de France des moins de 20 ans, également consultant sur Canal+. Cela ne tourne pas mais je suis persuadé que le staff fait ce qu’il faut

«Toulouse manque d’efficacité, mais son jeu n’est pas déréglé, poursuit Pelous. Si le Stade bat Clermont, il n’y a pas scandale. L’équipe reste sur trois défaites, mais elle peut enchaîner par trois victoires.» Les Rouge et Noir devront pour cela gagner au Racing-Métro, à Bayonne, puis dominer le Stade Français à domicile. Avant de recevoir Toulon…

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