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Nicolas Sarkozy ou l’inconnue économique

Nicolas Sarkozy revient pour « redresser » le pays, mais sans parler de réformes. Sa priorité : s’attaquer à la crise politique qui secoue le pays.

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Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos.

Par Cécile Cornudet

Publié le 21 sept. 2014 à 21:50

Dans le long message qu’il a posté sur Facebook, Nicolas Sarkozy a gommé de son vocabulaire deux mots qui lui étaient chers. « Economie », et « réforme ». Sur France 2 ce dimanche, il s’est contenté de critiquer les hausses d’impôts et l’absence d’économies. La France s’enfonce dans la crise, et pourtant l’ex-président n’en dit mot. François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire, ses rivaux en interne, se positionnent d’abord sur le terrain économique, l’ex-président, non. Question de timing. Nicolas Sarkozy revient pour briguer la tête de l’UMP. La présidentielle de 2017 et le projet, ce sera pour plus tard.

Question stratégique aussi. La France ne souffre pas seulement de son économie, elle souffre aussi de sa politique. Avec ce paradoxe auquel tous les dirigeants se sont heurtés ces dernières années. S’attaquer à la crise économique aboutit à creuser d’autant le fossé entre les Français et leurs dirigeants. Le citoyen est dans le rejet ; l’agent économique, qu’il est aussi, se réfugie dans le doute et la frilosité. Le cercle est vicieux. Dans les sondages, les Français veulent des réformes, mais dès qu’on entre dans le dur, elles sont vécues comme une soumission à Bruxelles et non à leurs attentes profondes.

Non à une « thérapie de choc »

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Nicolas Sarkozy tente donc autre chose. A revers de ce qu’il a fait au pouvoir, à revers de ce que tente François Hollande, il s’attaque d’abord à la crise du politique. Avec ce raisonnement : c’est lorsque les citoyens auront repris confiance que les agents économiques adopteront des comportements vertueux.

Il y a six mois, la donne aurait pu être autre. Mais les élections européennes sont passées par là, Marine Le Pen et ses 25 % aussi. Le Front national se nourrit de la crise du politique ? Il faut s’attaquer à la racine du mal, en déduit Nicolas Sarkozy.

Quitte, donc, à conserver un voile sur ses intentions économiques. Les sarkozystes réformateurs veulent croire que sa nature le conduira in fine à une politique libérale et courageuse. Ses opposants sont plus sceptiques, au regard du bilan 2007-2012 et de cette petite phrase glissée l’année dernière : « Promettre les 39 heures payées 35 et la retraite à 65 ans. Bon courage à celui qui veut se faire élire là-dessus ! » Lui joue de l’un (promet le référendum) et de l’autre (non à une « thérapie de choc »). Nicolas Sarkozy a envie d’élection, lever l’ambiguïté économique n’est pas pour demain.

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