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ENVIRONNEMENT

Le président chinois, principal absent du sommet sur le climat

Alors qu’un sommet sur le climat s’ouvre, mardi, à New York, un rapport vient rappeler le rôle central de la Chine dans la hausse de la pollution au carbone. Pourtant, le président chinois Xi Jinping ne fera pas le déplacement.

Le président chinois Xi Jinping et sa femme le 21 août 2014 à Oulan-Bator, en Mongolie.
Le président chinois Xi Jinping et sa femme le 21 août 2014 à Oulan-Bator, en Mongolie. AFP
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C’est le plus grand rassemblement de chefs d’État pour un sommet consacré au climat depuis 2009. Ils seront 120 à se réunir à New York, mardi 23 septembre, pour préparer la conférence internationale de Paris de 2015, alors que les émissions de dioxyde de carbone doivent atteindre en 2014 un record historique de 40 milliards de tonnes.

L'autre absence, l'Inde

Il n'y a pas que le président chinois qui ne sera pas à New York, mardi 23 septembre, au sommet de l'ONU sur le climat. L'autre absence notable est celle du Premier ministre indien Narendra Modi.

L'Inde est pourtant, également, un grand État pollueur. C'était, en 2013, le troisième pays en termes d'émission de dioxyde de carbone. S'il continue sur sa lancée, il aura, d'ici cinq ans, une pollution au CO2 par habitant plus forte que l'Europe.

Il y a même un domaine où Bombay fait plus fort que la Chine. Les émissions indiennes de dioxyde de carbone (+ 5,1 % en 2013) ont davantage augmenté que les chinoises (+ 4,2 %). 

L'absence de Narendra Modi peut paraître d'autant plus surprenante qu'il avait l'habitude de dire, avant son arrivée au pouvoir, que la lutte contre la pollution était "une obligation morale". Mais, comme le souligne le quotidien britannique "The Guardian", le Premier ministre indien remet dorénavant même en cause le réchauffement climatique . 

Il y en a un qui manquera, tout particulièrement, à l’appel : c'est le président chinois Xi Jinping. Pékin se contente d’envoyer le vice-Premier ministre Zhang Gaoli. Pourtant, le pays est concerné au premier chef par cette question. Pour la première fois, la pollution au dioxyde de carbone par habitant est plus importante en Chine (7,2 tonnes par tête en 2013) qu’en Europe (6,8 tonnes), selon le rapport d’un consortium d’experts réunis au sein du Global Carbon Project, cité par le "Financial Times". L’ex-Empire du milieu est responsable, à lui tout seul, de 28 % du total des émissions de dioxyde de carbone dans le monde, soit davantage que celles des États-Unis et de l’Europe réunie.

Pourtant, Pékin explique depuis près d’un an déployer tous les efforts possibles pour lutter contre la pollution. En septembre 2013, les autorités avaient fait de la lutte contre la pollution de l’air l’une de ses priorités nationales. Le pays a assuré son intention de mobiliser à cette fin 200 milliards d’euros en cinq ans. Le gouvernement a même débloqué une enveloppe de plus de 600 millions d’euros destinée a réduire le "brouillard" de pollution qui enveloppe les principales villes chinoises.

Une nouvelle usine à charbon par semaine

Le décalage entre les promesses et les faits est donc flagrant. Mais il n’est pas dû à une absence de volonté politique. "La Chine mise beaucoup sur les énergies renouvelables, et le pays est déjà devenu le premier marché pour l’éolien et l’hydraulique", rappelle Jean-François Dufour, président du cabinet d’étude DCA Chine-Analyse. Les émissions de gaz à effet de serre ont d’ailleurs cru, en Chine, de "seulement" 4,2 % en 2013. C’est la plus faible croissance depuis 2008.

Mais c’est encore trop. La faute à la croissance : "Les besoins en électricité et donc en usines à charbon continuent de croître très vite même si Pékin tente de calmer le jeu", souligne Jean-François Dufour. La Chine construit, ainsi, une nouvelle usine à charbon par semaine, rappelle cet expert. Impressionnant mais, en 2012, il y en avait deux nouvelles par semaine. "Pékin prévoit que le pic de consommation en charbon sera atteint en 2020, donc d’ici là, les émissions en dioxyde de carbone vont continuer à augmenter malgré les efforts des autorités", explique Jean-François Dufour.

Les autorités chinoises démontrent, en outre, un certain talent pour déplacer les problèmes de pollution. Ainsi, les autorités veulent dans les années à venir remplacer toutes les usines à charbon aux alentours de Pékin par des installations moins polluantes. Du coup, certaines régions se retrouvent à devoir à multiplier la construction d’usines pour fournir la capitale chinoise et d’autres grandes villes en électricité. "C’est ce qui se passe en Mongolie intérieure qui exportait jusqu’à présent du charbon pour les sites de traitement autour de Pékin et qui doit maintenant tout faire sur place", résume Jean-François Dufour.

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