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Pollution : pourquoi l’Etat a refusé la circulation alternée en région parisienne

Après quatre jours de pollution aux particules en Ile-de-France, la préfecture n’a autorisé qu’une simple mesure de limitation de la vitesse.

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Publié le 26 septembre 2014 à 17h23, modifié le 19 août 2019 à 14h42

Temps de Lecture 2 min.

Alors que l’Ile-de-France connaît vendredi 26 septembre son quatrième jour consécutif de pic de pollution aux particules fines, l’Etat n’a pas donné suite au souhait de la mairie de Paris de mettre en place la circulation alternée. La Ville en avait fait jeudi la demande, comme le lui permet la réglementation en cas de persistance plus de trois jours d’un épisode de pollution, alimentée par le trafic routier, les industries, mais aussi les poussières du volcan islandais Bardarbunga.

La préfecture de police a simplement annoncé pour ce vendredi une réduction des vitesses maximales autorisées de 5 h 30 à minuit (110, 90 et 70 km/h au lieu des 130, 110 et 90 km/h habituels, selon les axes). « C’est un strict minimum. Aucune des mesures que nous avions demandées n’est appliquée », déplorait vivement, jeudi soir, Christophe Najdovski, adjoint (EELV) de la maire de Paris chargé des Transports, en faisant part de la « déception de la Ville ». Outre la circulation alternée, la mairie avait demandé des restrictions pour la circulation des poids lourds en transit et des cars de tourisme.

Lire aussi : Pollution de l’air : quels sont les risques pour la santé ?

ÉTAT FRILEUX

L’exécutif s’est toujours montré frileux à l’égard de la circulation alternée, craignant son impopularité. Rendu possible par la loi sur l’eau de 1996, en cas de pics de pollution à l’ozone, le dispositif n’a été appliqué que deux fois : le 1er octobre 1997 et le 17 mars 2014. Et encore, lors de ce dernier épisode, le gouvernement avait fini par se résoudre à mettre en place la circulation alternée, après dix jours de pollution aux particules fines allant crescendo. C’était à une semaine du premier tour des élections municipales, et le gouvernement était pressé d’agir par les élus écologistes parisiens.

 Lire : Circulation alternée : les dessous d’un arbitrage politique

Une enquête menée en avril par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) auprès des Franciliens révèle pourtant que la circulation alternée a été bien acceptée le 17 mars : 80 % d’entre eux ont respecté le dispositif et 60 % l’ont jugé justifié et peu contraignant. « Une réelle diminution de la pollution aux particules et une baisse encore plus forte de l’exposition au dioxyde d’azote, liées à la mise en place de l’action, ont pu être constatées », notait le 14 mai Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France. De fait, durant cette journée du 17 mars, sur Paris et la Petite couronne, en moyenne, les émissions de particules fines PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) liées au trafic routier ont été réduites de 15 %, et celles d’oxydes d’azote de 20 %.

AUTOMATICITÉ DES MESURES

Lundi 29 septembre, lors du conseil de Paris, l’équipe municipale présentera quatre délibérations en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air, dont la mise en place sur le périphérique du « péage de transit poids lourds ». Les élus EELV déposeront pour leur part un vœu demandant un relèvement des seuils de déclenchement des alertes et l’automaticité des mesures d’urgence préconisées.

Selon Christophe Najdovski, Anne Hidalgo doit « s’adresser au premier ministre pour demander [cette] automaticité ». « Lors d’un pic prolongé de pollution, les mesures ne doivent plus être simplement applicables, et laissées à l’appréciation d’un fonctionnaire, mais immédiatement appliquées », insiste l’adjoint EELV aux transports, qui espère que l’Etat mettra en place ce week-end la circulation alternée et le contournement de l’agglomération par les poids lourds, alors que le pic de pollution risque de se poursuivre.

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