Le Palais Bourbon à Paris, siège de l'Assemblée nationale, le 4 février 2013

Au coeur du Palais Bourbon à Paris, siège de l'Assemblée nationale, des cas de souffrance au travail se font jour. Une formation de prévention doit être dispensée aux cadres vendredi 26 septembre.

afp.com/Joel Saget

Apprendre à identifier les signaux d'alerte et à prévenir des cas de burn-out. Après les révélations de l'Express sur une alerte au suicide à l'Assemblée nationale, une vingtaine d'encadrants d'administrateurs doit bénéficier vendredi 26 septembre, d'une formation sur la souffrance au travail.

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Cette journée sera suivie d'autres à l'adresse de l'encadrement des agents de l'Assemblée nationale, qui emploie un total de 1.200 personnes.

Les risques psychosociaux sont "une nouvelle forme de problèmes qui peuvent se poser", explique la secrétaire générale de l'Assemblée et de la présidence, Corinne Luquiens. Il a été décidé de prendre des mesures à la suite d'une circulaire ministérielle pour la mise en oeuvre d'un accord-cadre sur la prévention de ces risques dans la fonction publique d'État.

"Malaise général"

Plusieurs administrateurs ont exprimé une forme de mal-être, ce qui a "conforté" la démarche de formation, selon Mme Luquiens. Les administrateurs de l'Assemblée, qui font souvent toute leur carrière au sein de ce corps, peuvent avoir "un sentiment d'enfermement", détaille-t-elle.

Ainsi dans une note transmise aux instances représentatives du personnel en mars dernier, un conseiller faisait part d'un "malaise général avec perte de sens et, souvent, souffrance au travail". Il relevait "la brutalité du management" de certains hauts fonctionnaires, un manque de reconnaissance au travail ou encore un risque de "surmenage" ou de "burn-out".

Le rôle "sans cesse accru du Parlement" fait "la fierté des fonctionnaires", mais le "maintien en surrégime sur des périodes longues" n'est pas "sans risques pour la santé", soulignait ce conseiller. "Faut-il attendre le premier suicide pour commencer à agir'", concluait-il.

Actions de prévention

Une secrétaire en poste depuis 24 ans, qui se trouvait en arrêt maladie depuis six mois, s'est trouvée fin août à deux doigts de sauter d'une fenêtre de l'Assemblée, mais son cas ne semble pas relever des risques psychosociaux, d'après la secrétaire générale.

Dans un courrier en juillet, le syndicat majoritaire à l'Assemblée, Snafan-FO, s'est dit satisfait de la mise en place d'une formation. "La décision de confier la conduite des actions de prévention aux encadrants nous semble pertinente pour insuffler et généraliser des règles de bonne pratique dans le management des personnes et des services", a-t-il écrit.

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