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Cyclisme : pourquoi Nacer Bouhanni aurait dû devenir champion du monde

Tour de France 2011dossier
Les statistiques plaidaient pour le Français, ainsi que pour Cancellara, Boonen ou Sagan. Ils avaient participé au Tour d'Espagne, qui accueille souvent le futur vainqueur du Mondial.
par Sylvain Mouillard
publié le 26 septembre 2014 à 19h05
(mis à jour le 27 septembre 2014 à 14h07)

Kwiatkowski, champion du monde (actualisé dimanche). Le Polonais Michal Kwiatkowski est devenu champion du monde de cyclisme sur route, dimanche à Ponferrada. Kwiatkowski a précédé de quelques secondes un petit groupe. L'Australien Simon Gerrans a pris la deuxième place, l'Espagnol Alejandro Valverde la troisième, au terme des 254,8 kilomètres. Aucun Polonais n'avait encore gagné le titre majeur du cyclisme. Pour se préparer au rendez-vous mondial, le coureur de 24 ans n'avait pas participé au Tour d'Espagne, épreuve qui accueillait souvent le futur champion du monde ces dernières années.

Qui succédera dimanche au Portugais Rui Alberto Faria da Costa au palmarès du championnat du monde de cyclisme ? Si le circuit de Ponferrada, en Espagne, semble favoriser les puncheurs, les statistiques donnent des indices beaucoup plus clairs. Depuis 1995, les dix-neuf éditions du Mondial ont sacré à quatorze reprises un coureur qui venait de participer au Tour d’Espagne, disputé depuis cette date de la fin août à mi-septembre. Les «vueltistes» représentent même 67 % des médaillés. Les routes de la Vuelta semblent donc être la voie royale vers le titre mondial. Les raisons sont simples : à cette époque de l’année, peu d’épreuves de bon niveau permettent aux cyclistes de hausser leur condition physique jusqu’au rendez-vous des championnats du monde.

Mais gare ! Disputer le Tour d’Espagne jusqu’au terme des trois semaines de course n’est pas forcément une bonne idée. Dix des dix-neuf derniers champions du monde ont participé à la Vuelta, mais ont abandonné en cours de route et les coureurs ayant achevé la Vuelta ne représentent plus que 35% des médaillés. Un retrait leur permettant de refaire du jus et de parfaire leur forme par un travail plus spécifique. Citons par exemple Oscar Freire (2001), Tom Boonen (2005), Paolo Bettini (2007), ou encore Mark Cavendish (2011), titrés après avoir quitté les routes espagnoles en cours d’épreuve.

Partant de cette observation, quels sont les coureurs au profil de favori pour cette année ? Le Suisse Fabian Cancellara (abandon lors de la 18e étape), le Belge Tom Boonen (18e étape), le Slovaque Peter Sagan (14e étape), ou encore le Français Nacer Bouhanni (14e) postulent clairement à la succession de Costa. Signe de son appétit, Cancellara a même fait l'impasse sur le contre-la-montre des championnats du monde, épreuve où il avait décroché la mise à quatre reprises. D'autres participants, qui ont décidé de disputer la Vuelta dans son intégralité, pourraient aussi s'illustrer : Degenkolb (Allemagne), Matthews (Australie), Gilbert (Belgique), Valverde (Espagne). Plaident également en faveur de ce dernier, les bons résultats des coureurs espagnols au Mondial depuis 1995: 5 titres et 14 médailles au total.

Et si les statistiques devaient être démenties, elles pourraient l’être par ceux qui ont fait le choix de se préparer sur les classiques de Québec et Montréal, tels l’Australien Gerrans, le Français Gallopin ou le Belge Van Avarmaet. Un dernier larron, au programme de préparation atypique et essentiellement italien, pourrait se régaler dans les descentes sinueuses du circuit de Ponferrada : Vincenzo Nibali, le vainqueur du Tour de France.

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