Le Front national espérait obtenir un siège de sénateur. Il comptait notamment sur ses candidats dans le sud-est de la France. Dimanche 28 septembre, le maire du 7e secteur de Marseille, Stéphane Ravier, et le maire de Fréjus, David Rachline deviennent les premiers sénateurs frontistes de la Ve République.
Dans les Bouches-du-Rhône, huit sièges étaient à pourvoir. En obtenant 9,7 % des voix des grands électeurs, le Parti socialiste perd trois de ses sièges. Seule la sénatrice sortante, Samia Ghali, conserve le sien, alors que la liste de gauche menée par le sénateur sortant – dissident PS et président du conseil général des Bouches-du-Rhône –, Jean-Noël Guérini, obtient trois sièges (30,1 % des voix). A droite, la liste UMP menée par Jean-Claude Gaudin conserve ses trois sièges (38,4 %) et le Front national remporte un siège avec 12,4 % des voix.
Dans le Var, le frontiste David Rachline rejoint M. Ravier au Sénat. Avec près de 19 % des voix des grands électeurs, il obtient l'un de 4 sièges à pourvoir, alors que la liste UMP menée par Hubert Falco perd l'un de ses 3 sièges (50,76 %). De son coté, le socialiste Pierre-Yves Collombat est réélu avec 20,79 % des voix.
Le parti lepéniste, qui partait de zéro, était ainsi présent dans « tous les départements renouvelables ». Avant le scrutin, les frontistes étaient persuadés que les candidats « Bleu Marine pour nos villes et nos villages » – c'est le nom officiel – réussiraient à attirer un record de suffrages.
Il misait notamment sur des places fortes du parti d'extrême droite : le Var, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. A la faveur des scrutins municipaux du mois de mars, le FN a en effet envoyé plusieurs centaines de conseillers dans les communes de ces départements. Des élus qui constituent un socle pour le parti de Marine Le Pen.
Pourtant cette élection n'est pas, en théorie, taillée pour le FN. C'est même tout le contraire d'une campagne nationale où le discours populiste du FN peut se développer à grands coups de débats télévisés portés par les ténors du parti. Les médias s'y intéressent peu, et la campagne est par définition un exercice de notables.
Le contingent frontiste ne suffisait pas pour obtenir un élu au Palais du Luxembourg. Le parti a donc su convaincre au-delà de ses propres réserves. Cette élection marque le franchissement d'une nouvelle étape dans son travail de normalisation.
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