Campagne de Sarkozy : quatre anciens cadres de Bygmalion en garde à vue

Les deux fondateurs de Bygmalion, Guy Alvès et Bastien Millot, son comptable et l'ex-patron d'une filiale, Franck Attal, ont été interpellés lundi matin.

Source AFP

Le site internet de Bygmalion.
Le site internet de Bygmalion. © AFP PHOTO / JOEL SAGET

Temps de lecture : 3 min

L'enquête sur l'affaire Bygmalion, qui a jeté le soupçon sur les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, est entrée lundi dans le vif du sujet avec le placement en garde à vue de quatre anciens cadres de la société d'événementiel.

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Les deux fondateurs de Bygmalion, Guy Alvès et Bastien Millot, son comptable ainsi que l'ex-patron d'Event and Cie, sa filiale événementielle, Franck Attal, ont été interpellés lundi matin à leurs domiciles et placés en garde à vue à l'office anticorruption de la police judiciaire à Nanterre, a appris l'AFP de source judiciaire. Des perquisitions sont en cours.

Dans cette affaire, une information judiciaire pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie a été confiée aux juges financiers Renaud Van Ruymbeke, Serge Tournaire et Roger Le Loire. Les magistrats et les policiers enquêtent sur un système de fausses factures pour permettre au budget de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de rester dans les clous fixés par la loi, c'est-à-dire 22,5 millions d'euros. Pour cela, Event and Cie avait facturé de nombreuses dépenses - entre 10 à 11 millions d'euros hors taxe, selon l'avocat de Bygmalion - à l'UMP, et non à la campagne Sarkozy, via de fausses conventions organisées par le parti de droite. Au final, le Conseil constitutionnel avait tout de même estimé que le plafond avait été dépassé, à quelque 23 millions d'euros, privant Nicolas Sarkozy du remboursement public. L'UMP avait alors fait appel aux dons des militants pour payer la facture, le fameux "Sarkothon".

Alors qu'elle s'orientait d'abord sur des soupçons de surfacturations au profit de Bygmalion, l'affaire avait explosé fin mai, avec les révélations de l'avocat de la société, Patrick Maisonneuve, puis la confession de Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Sur le plateau de BFM TV, les larmes aux yeux, il avait reconnu "un dérapage sur le nombre de meetings" et concédé la mise en place d'un système occulte.

Sarkozy et Copé savaient-ils ?

Dans un entretien à l'AFP à la mi-juin, à la veille d'une garde à vue, il avait mis en cause le directeur général de l'UMP, Éric Cesari, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, et Fabienne Liadze, directrice financière du parti. Selon Jérôme Lavrilleux, la décision de frauder avait été prise après le second tour de la présidentielle, fin mai-début juin.

Selon des sources proches du dossier, Guy Alvès et Franck Attal ont également avoué aux enquêteurs la mise en place d'un tel système, mais ils situent les premières discussions entre Bygmalion et l'UMP plus tôt, au début du mois d'avril, avant le premier tour de l'élection. Quant à Bastien Millot, qui, comme Guy Alvès, avait travaillé dans plusieurs ministères pour Jean-François Copé, il assure n'avoir jamais travaillé pour la campagne présidentielle et a jusqu'à présent dit n'avoir pas été informé d'un système de double facturation.

Jusqu'où était-on informé au sein de l'UMP et de l'équipe de campagne ? Celui qui dirigeait l'UMP à l'époque, Jean-François Copé, et Nicolas Sarkozy pouvaient-ils ne rien savoir d'un tel système, comme l'a affirmé Jérôme Lavrilleux ? Lors de son intervention télévisée pour son retour en politique, il y a une semaine, l'ancien chef de l'État assurait n'avoir "appris le nom de Bygmalion" que "longtemps après" sa campagne. Début juillet, il avait déjà affirmé qu'il n'y avait "jamais eu le moindre système de double facturation".

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Commentaires (118)

  • Zaza3

    Des Juges Rouges que l'UMP s'est portée Partie Civile dans cette affaire.

    C'est évident...

  • thomaspp

    Il ne connaissait même pas le nom de Bygmalion.
    Enfin j'espère qu'il n'a pas menti.

  • françois rené

    La justice étant aux ordres se met sans délai aux trousses de Monsieur Sarkozy. Il va de soi que Madame Taubira l'apprend par la presse...