“Le Front national (FN) enregistre une victoire historique au Sénat, remportant les premiers sièges de son histoire à la Chambre haute”, note The Guardian de Londres qui rappelle que “les socialistes au pouvoir et leurs alliés de gauche ont perdu leur majorité au profit des partis de droite”. Le quotidien britannique estime que ces sénatoriales sont “un coup plus que nécessaire dans le barillet de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) de l’ancien président Nicolas Sarkozy, en lice pour diriger le parti”.

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“François Hollande est un canard boiteux”, commente Anaïs Ginori dans La Repubblica. Avec cette défaite électorale, la gauche semble encore plus mal partie pour l’emporter à la présidentielle prévue dans tout juste deux ans et demi. Symbole éclatant de la défaite : Hollande lui-même a été battu dans son fief de Corrèze – Daniel Chasseing (UMP) l’a emporté avec 51,73 % des suffrages. Outre le fait qu’il devra renoncer à toute réforme prévoyant une modification de la Constitution – comme le droit de vote des étrangers, une promesse de campagne –, “le président boiteux va désormais se voir contraint de caresser dans le sens du poil sa fragile majorité, pour éviter que grandisse la gronde des frondeurs qui menacent de s’abstenir ou carrément de voter contre les mesures du gouvernement”.

Valeur symbolique

Même tonalité à Madrid où El Mundo titre : “La troisième descente électorale aux enfers électorale pour Hollande”, et estime que ces élections confirment sans trop de surprises la dynamique de la politique française de cette dernière année. “Il est difficile d’imaginer un scénario plus défavorable pour François Hollande” : pour le quotidien, même si l’effet de ce vote est “stérile”, car c’est l’Assemblée – où le Parti socialiste (PS) a la majorité – qui a le dernier mot, “le verdict a une valeur symbolique car il reflète le déclin d’une gauche fracturée et un président qui a de moins en moins de bastions où se réfugier”.

The Wall Street Journal estime tout de même qu‘ “un Sénat hostile compliquera les choses pour le chef de l’Etat qui entend faire passer les mesures de sa nouvelle politique”.
Surtout en cette semaine de présentation du budget qui devra confirmer que “Manuel Valls, nommé Premier ministre pour raviver son gouvernement, continuera de porter les projets de réforme malgré ce résultat au Sénat”, souligne le Financial Times. En effet, [le 1er octobre], on devrait connaître “le détail des 21 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques, aussi bien que les réductions de charge promises aux entreprises et aux ménages pour relancer une croissance à l’arrêt”.

Une fois n’est pas coutume, c’est de Berlin que vient une analyse plus optimiste. “Le résultat était attendu”, convient Die Tageszeitung : le chef des socialistes estime que le parti a “résisté”, le chef des sénateurs socialistes n’y voit “aucune catastrophe”. L’issue de ce scrutin n’a en effet qu’une “portée symbolique”, puisque la majorité à l’Assemblée nationale reste à gauche.