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Opposé au cumul, le FN envoie pourtant des cumulards au Sénat

Le FN est opposé au cumul et dénonce les « élus à temps partiel » à la fois maires et parlementaires. Pourtant, il a investi deux maires au Sénat.

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Publié le 29 septembre 2014 à 15h34, modifié le 30 septembre 2014 à 09h19

Temps de Lecture 3 min.

Les deux sénateurs Front national ne marqueront pas de différence avec la plupart de leurs collègues du Palais du Luxembourg : comme beaucoup d'entre eux, ils cumuleront les mandats.

David Rachline est maire de Fréjus et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, poste qu'il indique vouloir abandonner - il n'a pas vraiment le choix : la loi le lui impose. Il restera donc maire d'une commune de 50 000 habitants.

Quant à Stéphane Ravier, il est maire du 7e secteur de Marseille (150 000 habitants) et également conseiller régional.

« Élus à temps partiel »

Deux maires de villes de tailles respectables donc, qui siégeront également au Palais du Luxembourg. Or, dans un communiqué, le 9 juillet 2013, les deux députés FN, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard (qui avaient voté pour l'interdiction du cumul des mandats, début 2014), expliquaient que :

« Voter la loi et contrôler l'action du gouvernement sont des tâches solennelles et lourdes qui ne sauraient se contenter d'élus à temps partiel accaparés par ailleurs par un mandat de maire ou la présidence d'un conseil général ou régional. »

Ce qui est précisément le cas des deux nouveaux élus.

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Le parti a fait du non cumul des mandats, thème populaire dans l'opinion, une de ses causes. Selon le Journal du dimanche, Marine Le Pen conseillait, fin 2012, à François Hollande de passer par le référendum pour imposer cette mesure. « La fin du cumul, c'est un vrai big bang électoral. C'est la fin des fiefs. En plus, il serait sûr de le gagner. L'opinion est avec lui sur ce sujet », aurait-elle expliqué. 

En juillet 2013, Marion Maréchal-Le Pen expliquait à son tour, à la tribune de l'Assemblée, pourquoi elle voterait la loi limitant le cumul des mandats : « Cette réforme répond à une nécessité criante. (...) Aujourd'hui la fonction de maire a largement évolué, elle demande une disponibilité importante, mais aussi des compétences administratives, juridiques, financières. (...) Le mélange des genres peut entraîner certaines dérives. »

Voici ce qu'on pouvait lire dans un argumentaire du parti datant d'avril 2013, encore consultable ici :

« Le Front national est favorable au non-cumul des mandats. Il permettra en effet de renforcer la défense de l'intérêt général qui doit motiver l'action de tout député, élu de la nation, moins tenté de satisfaire à quelque intérêt local. (...) C'est aussi un gage d'efficacité dans l'exercice des différents mandats, permettant à l'élu de mieux se satisfaire de sa charge. Entre autres effets positifs, probable diminution de l'absentéisme. »

Et, à la page 103 du programme politique du parti, figure un passage titré « L'instauration de la pluralité politique » dans lequel le FN évoque son souhait de voir voter « une loi organique » qui, notamment, « rendra impossible le cumul des mandats exécutifs ».

« Quand les autres l'appliqueront »

Ce n'est pourtant pas le premier arrangement que fait le FN avec ses promesses : le parti manque de cadres et se retrouve forcé d'envoyer toujours les mêmes. Ainsi, à la suite des élections européennes de mai, le Front national a envoyé vingt-quatre députés à Strasbourg. Dans le lot, comme le comptabilisait L'Opinion, on comptait pas moins de 14 conseillers régionaux, un maire, Steeve Briois (qui a dû abandonner son mandat régional), et plusieurs conseillers municipaux.

« C'est plus crédible de mettre en tête de liste un élu dans un exécutif qu'un simple militant », a justifié lundi le secrétaire général du FN, Steeve Briois, lui-même maire d'Hénin-Beaumont (Nord) et député européen. « La loi l'autorise pour l'instant, nous devrions être les seuls à appliquer quelque chose qui n'est pas encore applicable ? », s'est-il interrogé.

Interrogée lundi 29 septembre sur Europe 1, Marine Le Pen, quelque peu agacée, a fini par assumer : « Nous avons clairement dit que nous étions contre le cumul des mandats, mais nous appliquerons le non cumul quand les autres se l'appliqueront eux aussi. »

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