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INTERNET

Ello, le réseau social qui se la joue anti-Facebook

Le nouveau réseau social à la mode s’appelle Ello. Son modèle - gratuit, sans pub et favorable à un certain anonymat - a le vent en poupe ces derniers jours. Mais cette promesse d’être l’anti-Facebook peut-elle être prise au sérieux ?

Ello revendique 4 000 nouveaux inscrits par jour.
Ello revendique 4 000 nouveaux inscrits par jour. Capture d'écran
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C’est la course aux codes d’invitation. Sur Twitter, le hashtag #elloinvite cartonne. Sur eBay, certains vendent ce précieux sésame pour 15 euros, alors qu’il ne coûte que 5 dollars sur Google +, le réseau social du géant de l’Internet. Tout ça pour essayer le nouveau réseau social à la mode, Ello. En vogue, certes, mais pas encore ouvert au grand public. Il faut donc mettre la main sur le fameux sésame, de plus en plus recherché au fil des articles de presse qui se multiplient, ces derniers jours.

Le succès d’Ello tient, outre le battage médiatique, à sa promesse de respect des données personnelles. Le site joue à fond la carte anti-Facebook : "Votre réseau social appartient en fait à des publicitaires et chaque information que vous soumettez est traduite en données puis analysée", souligne la profession de foi d’Ello. Ce concurrent de Facebook propose donc un site sans publicité, qui ne collecte aucune donnée et reste gratuit.

Merci aux drag queens !

C’est sûr qu’il y a de quoi séduire les utilisateurs de Facebook lassés de voir des publicités très ciblées apparaître sur leur page. Mais un nouveau réseau social généraliste n’a pas forcément de raison d’être en 2014. Depuis Facebook, personne n’a réussi à créer d’alternative viable. Il y a eu Diaspora, en 2010, qui n’en finit pas de ne pas décoller. Google a également lancé Google +, qui a souvent été décrit comme un “réseau social fantôme”. L’ère post-Facebook semble plutôt appartenir aux réseaux spécialisés comme Instagram (photographie), Snapchat (statut temporaire), ou LinkedIn (réseau professionnel).

Toutefois, pour populariser rapidement ce message utopiste, Ello a bénéficié d’un coup de pouce, plus ou moins volontaire, de la communauté des drag queens. Leur combat, également très médiatisé, contre l’obligation d’utiliser sa véritable identité sur Facebook, a servi la cause d’Ello.

Le roi des réseaux sociaux avait décidé, début septembre, de désactiver certains comptes d’artistes drag queens qui figuraient sous leur nom de scène. Les personnes concernées et, plus largement, la communauté homosexuelle se sont émues de l’attitude de Facebook. Les uns soutiennent que c’est sous leur nom de scène que ces artistes sont le plus connu. D’autres défendent le droit d’opter pour un pseudo sur le site afin de protéger leur vie privée. Mais Facebook a tenu bon réaffirmant l’obligation d’utiliser son vrai nom sur le réseau social.

Du coup, certains médias ont commencé à évoquer un mouvement de départs de Facebook. Un désamour que s’est empressé de récupérer Paul Budnitz, fondateur d’Ello, qui "accueille la communauté LGBT et est très heureux de voir autant de nouveaux membres".

Une gratuité qui fait débat

Un sens du "timing", qui a permis de créer le buzz autour du nouveau réseau social. Mais la déferlante médiatique suffira-t-elle ? Ello ne propose pas de fonctions innovantes par rapport à Facebook. Pour l’instant, il manque même des réglages importants, comme la possibilité de bloquer des contenus jugés inopportuns.

La volonté affichée de se montrer moins intrusif risque de ne pas faire le poids face au mastodonte Facebook et son site bien plus complet. D’autant que la promesse d’Ello d’un réseau social où les utilisateurs "ne sont pas le produit" est déjà remise en cause. Surtout au niveau économique.

L’avenir financier d’un réseau social qui promet la gratuité, pas de pub et une expérience similaire à celle de Facebook peut sembler incertain. Pourtant, Ello devra rendre des comptes : le site a levé 435 000 dollars auprès de "capitalistes-risqueurs qui vont inévitablement vouloir un retour sur investissement”, écrit Andy Aio, un entrepreneur de la Silicon Valley.

Budnitz, l’utopiste ?

La gratuité de ce réseau social est, par ailleurs, toute relative. Son fondateur Paul Budnitz compte vendre certaines fonctions d’Ello pour les utilisateurs qui désireraient avoir une expérience sociale plus riche. "Un musicien ou le manager d’un groupe peut vouloir gérer plusieurs comptes Ello en même temps : c’est une option que nous pourrions facturer 2 dollars", indique-t-il au site économique américain Business Insider.

Paul Budnitz n’a pas non plus le profil de l’utopiste, qui veut remettre l’internaute aux commandes du Web social. "[Il]conçoit et développe des objets qui changent le monde”, déclare-t-il sur son propre site. À ce titre, il a déjà fondé deux entreprises, l’une de vélos haut de gamme et l’autre de jouets “arty”. Et avec Ello, Paul Budnitz a tout du serial entrepreneur américain.

 

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