Le 20 septembre, l’Etat islamique (EI) libérait 49 otages. Employés par le consulat turc de Mossoul [plus grande ville d’Irak après Bagdad], ces diplomates turcs, ainsi que leurs familles et trois fonctionnaires irakiens, avaient été enlevés par l’EI au moment de la prise de Mossoul, en juin. Le président turc
Recep Tayyip Erdogan a salué cette opération secrète
réussie, assurant qu’elle n’avait nécessité “ni tirs ni rançons”.

Or, d’après des informations publiées par The Times ce 6 octobre, les 49 otages auraient en réalité été échangés par la Turquie contre 180 prisonniers djihadistes, dont deux Britanniques. Le quotidien a pris connaissance de la liste secrète sur laquelle figurent les prisonniers concernés qui aurait fuité par l’intermédiaire d’une source proche du gouvernement turc. Parmi les 180 djihadistes libérés se trouvent, en plus des deux Britanniques, neuf citoyens européens qui étaient tous détenus par les autorités turques, à savoir trois Français, un Suisse, un Belge, deux Suédois et deux Macédoniens. The Times précise que les deux djihadistes britanniques seraient Shabazz Suleman, 18 ans, et Hisham Folkard, 26 ans.

Le journal rappelle que, le 5 octobre, des cérémonies ont
eu lieu dans des églises et des mosquées au Royaume-Uni en hommage à Alan
Henning. Ce travailleur humanitaire et chauffeur de taxi britannique a
été assassiné par l’EI, qui a filmé et diffusé la vidéo de sa
décapitation le 4 octobre. Alan Henning est le deuxième citoyen britannique victime d’une des exécutions filmées par l’EI. Depuis, “le refus catégorique de la part du Royaume-Uni de négocier avec les terroristes est de plus en critiqué”, observe The Times.