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De Bichat à l’hôpital Nord de Marseille : 12 hôpitaux habilités à recevoir les malades infectés par Ebola

Le ministère de la Santé a accrédité 12 établissements de référence pour l’accueil des cas d’Ebola, suspects ou avérés.

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En Ile-de-France, 3 hôpitaux ont été désignés : Bichat (photo), l’hôpital d’instruction des armées Begin et Necker.

Par Paul Molga, Marion Kindermans, Olivier Ducuing

Publié le 7 oct. 2014 à 17:25

La France est-elle prête à faire face en cas de présence sur son sol d’une personne contaminée par le virus Ebola ? Après les r évélations de scientifiques de l’université de Lancasterlundi sur la probabilité que la maladie touche le pays d’ici le 24 octobre avec une probabilité de 75 %, la question a remobilisé les services sanitaires. Sur le papier, le dispositif de prise en charge des malades est parfaitement clair. Si une personne déclare une forte fièvre de retour d’un pays infecté, comme la Guinée, elle doit appeler le 15. Le ministère de la Santéa accrédité en France 12 établissements de référence pour l’accueil des cas d’Ebola, suspects ou avérés.

Hôpital Nord pour le quart Sud-Est

Dans le quart Sud-Est qui reçoit d’importantes populations d’Afrique, c’est par exemple le service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Nord de Marseille qui est chargé de traiter les patients de Menton à Perpignan. Il dispose d’une unité de sécurité biologique de niveau 3. Ce service compte 8 lits dans des chambres à pression négative pour le traitement de maladies respiratoires graves comme les tuberculoses résistantes aux traitements. L’accès s’y fait par un sas et un ascenseur propre pour recevoir les transports sanitaires. « Ce centre et le dispositif de prévention en place ont les moyens de stopper la contagion avant qu’elle ne se transforme en épidémie massive », assure son responsable Philippe Parola.

Bichat Begin et Necker pour l’Ile de France

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En Ile-de-France, 3 hôpitaux ont été désignés  : Bichat, l’hôpital d’instruction des armées Begin et Necker. Sur le nombre de lits, la direction générale de la santé refuse de communiquer mais souligne « toute personne atteinte sera prise en charge. Le protocole a été mis en place il y a plusieurs mois déjà, dès que le premier cas a été détecté en avril. » Pour la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui correspond au périmètre de Défense Nord, c’est le centre hospitalier régional universitaire de Lille qui est l’établissement référent. Plus précisément le service des maladies infectieuses basé à l’hôpital André Fourrier, sous la responsabilité du docteur Benoît Guéry. Une chambre a été aménagée pour anticiper la survenue d’un malade, avec un double sas. En parallèle, les points d’accueil des urgences du CHRU ont aussi été équipés de kits (blouses, masques, gants, etc) destinés aux soignants en cas de suspicion de cas. Ce sont encore les urgences qui coordonnent les transports sanitaires si un cas se déclare, avec des équipements spéciaux prévus pour les ambulances.

Les analyses réalisées au laboratoire P4 de Lyon

Le protocole de prise en charge des malades sur le sol français est identique sur tout le territoire, que les malades soient détectés à la sortie de l’avion ou qu’ils viennent consulter un médecin aux urgences ou en ville. Pour sensibiliser les acteurs de la chaîne de soins qui peuvent repérer les patients à risque, les Agences Régionales de Santé relayent régulièrement les messages mails de la Direction Générale de la Santé. Dans le cas de Marseille, les messages sont envoyés à une base où figurent les 350 établissements de santé et quelques milliers de médecins libéraux de la région. Sous l’intitulé « DGS Urgent », il rappelle les protocoles de prise en charge, les consignes de sécurité et des éléments de veille sanitaires. L’ensemble est également disponible sur le site du ministère. Trois alertes ont été émises depuis le début du mois. La dernière actualise les recommandations sanitaires et rappelle ce qu’est un patient suspect : il présente une forte fièvre, a voyagé dans une région endémique du virus et a pu être en contact avec un malade. En cas de doute, le personnel médical contacte le Samu qui valide ou non ce pré diagnostic de risque. Le patient confirmé rejoint alors l’un des lits par transport sanitaire. Une prise de sang est analysée sous 24heures au centre national de référence P4 de Lyon.

Risque d’un « cas importé » en France « faible mais pas totalement exclu »

L’inscription au fichier de la GDS est cependant volontaire. Il compte « seulement » 45.000 inscrits. Pour diffuser plus largement sur Ebola, le ministère a fait relayer ses messages sur le réseau de santé social (45.000 inscrits), auprès des ordres et des sociétés savantes. Le dernier date de 3 octobre (actualisation des recommandations). Il permet aux services hospitaliers de faire également face à l’inquiétude des populations. Parmi les appels reçus par à Marseille par Philippe Parola figure par exemple celui, inquiet, du comité d’entreprise d’une grosse entreprise internationale soucieux de l’organisation de séminaires avec des personnels travaillant dans les régions endémiques d’Ebola. Officiellement, le ministère de la Santé considère que le risque d’un « cas importé » en France reste « faible, mais ne peut être totalement exclu ». Depuis le début de l’épidémie en Afrique de l’Ouest, 350 cas ont été signalés aux autorités sanitaires françaises. Parmi ceux-ci, dix seulement ont été classés comme « possibles » et ont fait l’objet d’analyses qui se sont toutes révélées négatives, a souligné la semaine passée la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

Transmission par les fluides corporels

Les scientifiques sont plus nuancés. « Sans mesures restrictives fortes des déplacements, l’épidémie continuera de se propager de façon imprévisible », prévient le professeur Didier Raoult, un des spécialistes mondiaux des maladies infectieuses. A cause de son temps d’incubation particulièrement long (jusqu’à trois semaines) et de l’absence de traitement, la quarantaine - appliquée à l’échelle de régions, voire de pays - peut seule éteindre, selon lui, la flambée. Malgré les précautions sanitaires dans les pays occidentaux, les risques de contamination sont également présents, Ebola se transmettant directement ou indirectement par les fluides corporels. Il suffit donc d’une goutte de sueur mal nettoyée sur une table pour transmettre le virus. Une analyse réalisée dans ses services à Marseille à partir de 35.000 prises vidéo a montré que seulement 25% des passages dans les chambres sécurisées ne présentaient aucun risque de contamination du personnel soignant.

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