Après la théorie, les travaux pratiques. Fin août, Martine Aubry avait publié dans Le Monde une tribune dans laquelle elle plaidait pour une nouvelle « renaissance française ». Dimanche 1er décembre, la maire de Lille va mettre en œuvre ses plans en organisant à Paris les premiers « ateliers créatifs » de sa « coopérative d'actions et d'idées » baptisée précisément Renaissance. Cette structure n'est ni un nouveau club socialiste ni un think tank de plus, mais un « do tank », mêlant travail intellectuel et expérimentations sur le terrain, explique son entourage.
L'initiative devait rester plutôt discrète. Le rassemblement dominical, auquel est attendue une centaine de participants, se tient à huis clos et dans un lieu d'enseignement et de recherche loué pour l'occasion. Officiellement, on n'en saura pas plus. « On n'a pas envie qu'il y ait devant l'entrée toutes les chaînes de télévision pour demander à Martine son commentaire sur la dernière actualité politique », explique un des futurs animateurs de Renaissance. Selon nos informations, la réunion est prévue à l'Institut de physique du globe de Paris, jouxtant l'université de Jussieu.
Les derniers réglages de l'événement ont été faits le 26 novembre lors d'un déjeuner au ministère de la ville entre Mme Aubry et plusieurs de ses soutiens, dont les parlementaires Jean-Marc Germain, Laurence Rossignol et Christian Paul, la maire de Reims, Adeline Hazan, et ceux de Grenoble et Toulouse, Michel Destot et Pierre Cohen.
CONCENTRÉE SUR SA RÉÉLECTION
Le ministre François Lamy, bras droit de Mme Aubry lorsqu'elle était premier secrétaire du PS, avait prêté un salon pour l'occasion, mais n'était pas présent, tout comme les députés Jean-Christophe Cambadélis et Guillaume Bachelay. Mais ce trio sera bien là dimanche. Soit une large part des « reconstructeurs » du PS, rebaptisés « constructeurs » depuis la dernière université d'été de La Rochelle.
Après son déjeuner en tête-à-tête avec François Hollande à l'Elysée le 12 novembre, la parole de Mme Aubry dimanche ne manquera pas d'être écoutée de près. Mais ses proches déminent déjà toute lecture politique du rendez-vous. « Renaissance n'est ni un lieu de critiques du PS ou du gouvernement, ni une rampe de lancement pour ailleurs », précise M. Paul. Le discours ne varie pas depuis des mois : la maire de Lille reste exclusivement concentrée sur sa réélection locale en mars 2014 et n'a en tête aucune autre ambition, y compris Matignon.
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