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Le baril de brent poursuit sa dégringolade

Une révision en baisse de la croissance mondiale avec une offre de pétrole surabondante tire les cours de l'or noir vers le bas.

Par Laurence Boisseau

Publié le 16 oct. 2014 à 01:01

Pris dans une spirale baissière. Après trois ans de quasi-stabilité autour de 110 dollars, le cours du pétrole poursuit imperturbablement la chute amorcée depuis le début de l'été. Mercredi, le baril de brent de la mer du Nord, référence du marché mondial, a glissé jusqu'à 83,37 dollars, son plus bas niveau depuis le 24 novembre 2010. La veille, il avait déjà dégringolé de plus de 4 %, enregistrant sa plus grosse perte en une journée depuis trois ans. Depuis son dernier pic fin juin, le brent a perdu 27 %. Dans la foulée, le WTI aux Etats-Unis a touché les 80,37 dollars, au plus bas depuis 28 mois.

Cette accélération de la chute des prix de l'or noir s'explique par une demande en berne. Mardi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en baisse ses attentes pour la demande mondiale. Elle table désormais dans son rapport mensuel d'octobre sur une hausse de 700.000 barils par jour en 2014, soit 200.000 barils de moins que l'estimation précédente. Pour 2015, la consommation est également abaissée de 93,8 millions de barils jour à 93,5. L'agence a noté que le Fonds monétaire international venait d'abaisser sa prévision de croissance économique pour la troisième fois de l'année. Quant à l'offre, elle est trop abondante. Et ce, d'autant plus dans un contexte de « boom » du pétrole de schiste américain.

Les pays de l'Opep, qui produisent un tiers du brut mondial, ne semblent pas du tout prêts à se mobiliser pour limiter le déséquilibre du marché. Tous les regards sont en réalité tournés vers l'Arabie saoudite, chef de file de l'organisation, qui produit à elle seule près du tiers des 30 millions de barils par jour extraits par l'Opep. Or non seulement le Royaume a maintenu, voire augmenté sa production depuis fin juillet, mais il a baissé ses prix ces dernières semaines, pour maintenir ses parts de marché.

Le flegme de l'Opep

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En outre, le week-end dernier, le ministre koweïtien du pétrole a en effet déclaré que l'Opep ne réduirait probablement pas sa production pour soutenir les cours. Selon des propos rapportés par l'agence officielle Kuna, il aurait même indiqué que, selon lui, le baril pourrait tomber à 76 ou 77 dollars, étant donné que cela correspondait au coût de production aux Etats-Unis et en Russie. Les membres du cartel n'ont pas prévu de se réunir avant la date officielle du 27 novembre prochain. Ce flegme tranche avec l'insatisfaction de l'Iran, qui juge les cours du brut insuffisants. Le ministre du Pétrole iranien a en effet rappelé dimanche que, faute de réaction appropriée de l'Opep, les prix étaient tombés à 8 dollars en 1998.

En attendant, de nombreux pays producteurs de pétrole, hors Opep, font déjà leurs comptes. A commencer par la Russie, dont le budget dépend à 50 % des hydrocarbures et qui, selon le ministre des Finances, a besoin d'un prix à 96 dollars pour équilibrer son budget.

L. Boi.

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