
ÉCONOMIE - Dans un rapport de la Cour des comptes sur la grande vitesse ferroviaire, qui sera présenté officiellement le 23 octobre, celle-ci dénonce la faiblesse et les errances coupables de l'Etat qui a voulu étendre le réseau TGV à tout prix.
Selon le site Contexte.com, la marge opérationnelle du TGV est revenue à 11,4% en 2013 contre 14,2% en 2011. Cela a eu pour conséquence de pousser la SNCF a déprécier de 1,4 milliard d'euros la valeur de son parc de TGV dans ses comptes l'année dernière.
Par ailleurs, sur six liaisons à grande vitesse citées, aucune n’atteint les objectifs annoncés. Ainsi, la rentabilité de la LGV Nord atteint difficilement 3%, alors que 12,9% étaient initialement envisagés. La LGV Méditerranée affiche de son côté un taux de 4,1%, soit deux fois moins que prévu.
La dérive des salaires
Cela a pour résultat de biaiser la rentabilité attendue. En effet, dans le meilleur des cas, elle n’atteindrait que 3,3%. Ce qui impliquerait un apport massif de subventions pouvant "aller jusqu’à 80%" afin d’assurer le fonctionnement de la ligne, selon Contexte.com.
Rappelons que le réseau TGV dessert pas moins de 230 gares en France, ce qui ajoute chaque année à la dette du groupe ferroviaire –SNCF et Réseau Ferré de France (RFF) réunis– s'établissant à 44 milliards d'euros.
La Cour des Comptes pointe en outre certaines lignes dont la rentabilité socio-économique est discutable, comme les projets de LGV Lyon-Turin et la liaison de Bordeaux à l'Espagne.
Enfin, dans son rapport, la Cour des Comptes dénonce la dérive naturelle des salaires, liée à la progression automatique des rémunérations des cheminots.