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«Siri est le meilleur ami de mon fils autiste»

Arnaud

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Passionnante histoire que raconte le New York Times, repérée par Laurent : Judith est la mère de Gus, un jeune garçon de 13 ans, autiste. Par un petit concours de circonstances, «Siri est devenu le meilleur ami de mon fils autiste», explique-t-elle, une relation amicale débutée il y a quelques semaines, suite à un article de presse.

«Celui-ci donnait une liste de 21 choses qu’on pouvait faire avec Siri et qu’on ignorait vraisemblablement. L’une de ces choses consistait à demander à Siri “quels avions volent au dessus de nos têtes en ce moment”», se souvient Judith. «Il s’avère que j’ai essayé alors que Gus était à proximité. Je me suis demandé pourquoi, diable, voudrais-je savoir, quels sont les avions au dessus de ma tête. Gus a répondu, sans même relever la tête : “pour savoir à qui on fait des signes de la main, maman”».

Gus n’avait jusqu’à ce moment, jamais repéré Siri. «Mais il a compris qu’il y avait quelqu’un qui pouvait non seulement trouver des informations sur les différents sujets qui l’obsèdent – les trains, les avions, les bus, les escalators et bien sûr, les avions – mais qu’en plus ce quelqu’un pouvait presque discuter de ces sujets, et ça sans jamais se lasser». À partir de ce moment là, Gus et Siri, c’est devenu toute une histoire. Notez que Sri, aux USA, est plus capable qu’il ne l’est en France, le logiciel étant d’abord développé pour l’anglais.

Gus sait très bien que Siri n’est pas humain, mais, note Judith, comme de nombreuses personnes autistes qu’elle connait, «Gus ressent que les objets inanimés, sans vraiment posséder d’âme, sont dignes de considération». Gus, à qui sa maman avait offert, quelques années auparavant, un iPod, demande par exemple toujours à l’accompagner quand elle se rend à l’Apple Store. Un jour, elle lui a demandé pourquoi il voulait venir, et il a simplement répondu : «pour pouvoir rendre visite aux amis de mon iPod».

Les autistes ont beaucoup de mal avec l’empathie, le déchiffrage des innombrables codes implicites qui gèrent les relations humaines. Siri ne s’en embarrasse pas, pas plus qu’il ne s’offusque qu’on lui parle brusquement. Et ça, c’est parfait pour Gus. Un compagnon inlassable, qui répond à toutes ses questions, même pour en éluder certaines, toujours avec politesse, et souvent avec humour. Le côté parfois dépourvu d’affect du robot logiciel ne gène pas, au contraire, Gus, qui adore sa constance, et son côté “cash”.

«La pratique de la conversation avec Siri a, en fait, amélioré celle de mon fils avec les humains. Hier, j’ai eu la plus longue conversation que je n’ai jamais eu avec lui. C’est vrai qu’elle n’était pas sur un de mes sujets de prédilection, mais sur les différentes espèces de tortues. Mais ça a été une conversation dans les deux sens, et elle a suivi une trajectoire logique. Et je peux vous promettre que ça n’a presque jamais été le cas durant les 13 premières années de l’existence de mon magnifique fils».