L'EI exploite et détruit des sites archéologiques en Syrie et en Irak

L'EI exploite et détruit des sites archéologiques en Syrie et en Irak

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Par Julie Calleeuw

Depuis 2012, le professeur Morandi est responsable de la plus grande concession archéologique jamais autorisée en Irak. Après 25 ans de fouille en Syrie, il avait déménagé, pour cause de guerre, dans le Kurdistan irakien. Mais là aussi, les archéologues ont dû plier bagage, face à l'avancée du groupe terroriste Etat Islamique.

Daniele Morandi Bonacossi, explique, au micro de Valérie Dupont : "Quand le groupe de l'Etat Islamique a pris la digue de Mossoul, ils étaient à 25 km du siège de notre mission qui se trouvait dans la ville de Dohouk".

Dans cette zone, les Italiens ont découvert 500 sites méconnus de la civilisation assyrienne. Mais les archéologues ont aussi trouvé les preuves que les jihadistes autorisent les pillages sur les sites archéologiques, moyennant le payement d'une taxe.

"C'est une taxe islamique prévue dans le Coran sur base de laquelle un bon musulman doit céder un cinquième de son patrimoine à Dieu... Dieu qui dans ce cas est substitué par l'Etat islamique évidemment. L'objectif de ce réseau de pilleurs clandestins est de faire passer ce matériel archéologique à travers la Turquie pour trouver un canal vers l'Occident".

La citadelle d'Alep endommagée par une roquette
La citadelle d'Alep endommagée par une roquette © JOSEPH EID - BELGAIMAGE

Les importations de pièces archéologiques en provenance d'Irak et de Syrie ont augmenté de près de 500% ses deux dernières années, selon les chiffres publiés par les douanes américaines. De plus au nom de la religion, les islamistes ont détruit un patrimoine important. Exemple les lions de Raqqah: "Ils les ont détruits car ils étaient les symboles d'une cité antique, d'une civilisation antique, antérieure à l'islam... Ce sont des lions qui appartenaient à l'époque de la djahilia, comme on dit en arabe, c'est à dire l'époque de l'ignorance, ce que les islamistes appellent le temps de l'ignorance".

Tout comme l'armée syrienne, le groupe de l'Etat Islamique n'hésite pas utiliser les sites archéologiques pour cacher leurs armes et munitions, provoquant d'énormes dégats.

"Je sais déjà, et je le dis avec une grande tristesse et beaucoup de dégoût, je sais que lorsque nous retournerons en Syrie, nous ne retrouverons plus rien...", conclut l'archéologue.

Malgré les combats, le professeur Morandi espère retourner sur ces champs de fouille en janvier pour évaluer les dégâts sans beaucoup d'espoir.

L'EI se finance avec des pièces archéologiques

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